
MOVIE MINI REVIEW : critique de Things People Do
Les suburbs… Ce paradis US des classes moyennes (magnifié il y a un zillion d’années par Steven Spielberg et Joe Dante) écrasé par le soleil a viré à l’enfer concentrationnaire après la crise apocalyptique qui a frappé le monde mondial. Bill, agent d’assurance quadragénaire a perdu son job. Mais il n’ose pas l’avouer à sa femme et à ses deux garçons. Ce Jean-Claude Romand du Nouveau-Mexique erre dans un monde désertique à la recherche de la lumière. Lumière qui viendra par inadvertance, un jour de déprime suicidaire. Bill devient braqueur. Un braqueur minable au grand cœur mais un (im)pitoyable braqueur quand même. Bill va devoir affronter sa conscience, sa famille et son ami flic (le génial Jason Isaacs) pour se retrouver et ne pas plonger dans l’autodestruction.
Quel drôle de film que voilà. Saar Klein (monteur pour Terrence Mallick) plonge, pour son premier film, dans la psyché cotonneuse d’une Amérique en perdition. Celle des cols blancs abandonnés par un système auquel ils ont tout sacrifié. THINGS PEOPLE DO est une errance. Une rêverie cauchemardesque. Le cousin dépressif du fantasque et fantastique ARIZONA JR des frère Coen. Mais là on ne rigole plus. Saar Klein illumine le chemin de croix son héros désespéré (le magnifique Wes Bentley, vu dans INTERSTELLAR et PIONEER) avec sa mise en scène éthérée où le soleil omniprésent embrase les sens et les consciences. THINGS PEOPLE DO ne s’extirpe jamais vraiment de son statut de thriller existentiel indé mais la justesse des personnages et la mélancolie permanente le sauvent du tout venant.
En salles depuis le 18 février
2014. USA. Réalisé par Saar Klein. Avec Wes Bentley, Vinessa Shaw, Jason Isaacs…
Bande-annonce : Things People Do – VOST par PremiereFR