
MOVIE MINI REVIEW : critique de Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence
Roy Anderson, le cinéaste suédois le plus zarbi de la galaxie est de retour avec le troisième épisode de sa « Trilogie des vivants », délire philosophico-mongolo-dadaiste (qui débarque après Chansons du deuxième étage en 2000 et Nous, les vivants en 2007). Et ce nouveau portrait absurde de l’absurdité de la vie absurde s’appelle Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence!
Les plans fixes ensorcelants s’enchainent à la folie, comme une succession de tableaux vivants où une humanité blafarde, comme zombifiée, se démène mollement dans cette torture mentale qu’est la vie, bordel! Pas d’intrigue… Juste un enchainement de scénettes surréalistes avec comme Fil d’Ariane un incroyable duo de colporteurs neurasthéniques tentants désespérément de vendre leurs farces et attrapes pathétiques. On croise également le jeune roi Charles XII et son armée s’arrêtant boire un verre dans un bistrot paumé en pleine banlieue glauque avant d’aller prendre une authentique (et véridique) branlée à la bataille de Potlava.
Roy Anderson déstabilise comme personne avec son univers burlesque et mortifère qui transcende l’esthétique publicitaire horriblement formatée qu’il pratique professionnellement (bonjour le schizo!!!). On est comme dans un enfer gris, blafard. Dans un état d’hébétude permanent. Dans un univers où la vie n’a pas le moindre sens. Et c’est précisément pour cela qu’elle en devient burlesque. Nous sommes tous des pantins pétrifiés qui attendons tristement la mort, cette putain de maladie mortelle sexuellement transmissible. Les frontières de l’humour noir sont pulvérisées… De quoi hurler au génie ou à l’imposture! Et parfois les deux en même temps! Une expérience…
On est content de savoir que Roy Anderson va bien…
En salles depuis le 29 avril
2014. Suède/Norvège/Allemagne/France. Réalisé par Roy Andersson. Avec Holger Andersson, Nils Westblom, Viktor Gyllenberg…
Bande-annonce : Un Pigeon perché sur une… par PremiereFR