
MOVIE MINI REVIEW : critique de Under The Skin
Des tréfonds intergalactiques langoureux, silencieux et atonales si chers à Stanley Kubrick (coucou 2001, ça va ou ça va?), une race d’extraterrestres motards (pardon? Les motards viennent d’une autre galaxie? Je le savais! Ils sont pas comme nous!) déboule sur Terre pour manifestement nous transformer en sauce bolognaise cosmique (mais c’est pas très clair tout ça). Ils commencent par attaquer l’Écosse et ses soudards à l’accent rocailleux spectaculairement incompréhensible. Une alien se métamorphose en bombasse anatomique aux cheveux noirs (coucou Scarlett Johansson), véritable mante religieuse de l’espace froide comme la mort, appât irrésistible pour tous les mâles alcoolisés du coin.
Mélange invraisemblable entre LA MUTANTE, STARMAN, L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURS, DARK ANGEL (le film avec Dolph Lundgren) et le cinéma d’auteur hermétique expérimentalo-hardcore à la BEYOND THE BLACK RAINBOW, UNDER THE SKIN fait le grand écart! Perpétuellement sur le fil du rasoir, entre foutage de gueule arty et envoutement absolu. De la pure ethnologie science fictionnelle aride comme les highlands… L’appât découvre un monde nouveau pour elle et un nouveau corps, voluptueux, centre de toutes les attentions masculines.
Entre quelques fulgurances 100 % SF étourdissantes de poésie macabre et un kaléidoscope d’images et de sons purement sensoriels (cousins des délires panthéistes d’un Terrence Mallick sur LE NOUVEAU MONDE) Jonathan Glazer se noie quand même un peu dans une autarcie par moments répulsive.
Mais on reste bouche bée devant ce spectacle d’une autre galaxie, cette fusion improbable entre cinéma d’exploitation et délires intimistes hermétiques. Les images sont proprement époustouflantes, à la fois beauté brut rurale et folie urbaine déshumanisée et assourdissante. Et la prédatrice se noie peu à peu dans ce monde enivrant. Mais les prédateurs ne viennent pas forcément des étoiles…
UNDER THE SKIN subjugue ou ennuie. Et parfois simultanément! Mais la performance incroyable de Scarlett Johansson et l’étrangeté hallucinatoire du propos, au final traumatisant, sauvent définitivement le film du ridicule… Mais faut pas s’attendre à du blockbuster hollywoodien décérébré!
Sous la peau… Une âme…
En salles depuis le 25 juin.
2013. Grande-Bretagne. Réalisé par Jonathan Glazer. Avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay…
« Mais faut pas s’attendre à du blockbuster hollywoodien décérébré! »
Certes… Mais le croisement entre Kubrick et Mallick c’est clairement pas possible pour moi, carte illimitée ou pas.
Quoiqu’on peut aussi partir avant la fin lol
Sinon elle aurait pas pris un peu de brioche Scarlett ??
elle a toujours été un peu délicieusement boulotte…
sinon ce truc est clairement un trip bizarre à la fois envoutant et ennuyeux…
je comprends totalement qu’on y soit réfractaire…
Eh eh, j’ai découvert le trailer aujourdhui-même. Bon, Johansson c’est quand même pas du tout mon trip et Kubrick ça peux en effet être ennuyeux. MAIS j’ai quand même été très heureux de voir un véritable trailer. Je n’y ai rien compris mais j’ai quand même appris les thêmes du films et ça ma fortement intrigué ! On en voit peu mais le peu que l’on voit suffit a donner envie sans révéler tout le film. Trop peu de trailers font encore ça aujourd’hui malheureusement.
Du coup hop, curiosité piquée, voyons si il mérite d’avoir mon attention 😉