MOVIE MINI REVIEW : critique de Victoria

MOVIE MINI REVIEW : critique de Victoria

Note de l'auteur

victoria

 

 

 

Victoria, sa vie, c’est rien qu’un mille-feuille d’emmerdes à dimension cosmique… Un tsunami de lose professionnelle et personnelle… Victoria, la super héroïne du quotidien qui foire sa life dans tous les sens, elle est avocate. Elle a deux filles qu’elle ne voit jamais et elle collectionne n’importe comment les coups d’un soir plus pathétiques les uns que les autres. Bref, Victoria, c’est l’archétype de la jeune femme moderne en mode borderline.
Et là, la vie nawesque à Victoria, elle va carrément partir en vrille dans le mur du fond du trou au cours d’un mariage minable. Son meilleur ami, play-boy décérébré amateur de folles dingos, est accusé d’avoir poignardé sa dernière conquête, aussi hystérique et irrécupérable que lui. Et à partir de là, la vie de Victoria va devenir un enfer encore plus infernal, si tant est que ce soit possible !!!
Sinon, y’a son ex qui la transforme en héroïne trash de roman minable ! Que demander de plus franchement, hein ?! Une pitite suspension du barreau ? No problemo Victoria, celle-là c’est cadeau !
Ces aventures tragiques, qui feraient passer les héros misérables de Dickens ou d’Hugo pour une armée de bisounours défoncés au sucre d’orge, Justine Triet les transforme en conte de fées postmoderne étourdissant de légèreté et d’humour !
Parce que Victoria rivalise carrément avec les fabuleux portraits de femmes signés Woody Allen où s’entremêlent rom-com jubilatoire, comédie dramatique poignante et une fantastique et omniprésente exaltation de la vie ! Les séries télé US new-yorkaises, où l’autofiction et le culte de la lose règnent, ne sont pas loin non plus. Il y a du Seinfeld, du Crumb Your Enthousiasm, du Louie et du Better Things dans Victoria. Mais version parisienne névrosée perdue dans un monde névrosé blindé de névrosés irrécupérables (coucou Platane aussi un peu).
C’est son truc à Justine Triet. Les histoires débordant d’énergie sur des êtres en perdition. Mais une perdition ludique, toujours bercée d’un humour noir ravageur. Et Virginie Efira se donne à fond, aussi bien physiquement que mentalement. Elle est proprement fabuleuse. Et son duo impossible avec Vincent Lacoste (personnage mystérieux, aux confins du fantastique, qui surgit systématiquement de nulle part pour la sauver, comme la matérialisation de sa conscience où comme un ange gardien frisé lymphatique) fonctionne à merveille ! Bref, c’est l’éblouissement !
Victoria repousse les limites des frontières de la comédie française. Avec une liberté de ton spectaculaire !
Victoria ou le romanesque déglingo des temps modernes !

En salles depuis le 14 septembre
2016. France. Réalisé par Justine Triet. Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud…

 

 


Victoria – bande-annonce du film de Justine Triet par filmow

 

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