
MOVIE MINI REVIEW : critique de Virtual Revolution
Monde réel contre monde virtuel… Fantasme contre réalité…
Paris 2047. La révolution a eu lieu. Ni politique ni économique ni écologique… Technologique ! Le monde se divise dorénavant en trois catégories, les connectés (prisonniers volontaires des mondes virtuels stupéfiants de réalisme mis à leurs disposition par des corporations omniscientes), les hybrides (qui passent du monde réel au monde virtuel) et les autres, trop pauvres pour s’acheter leurs fauteuils en cuir de skaï à casque VR en plastoc qu’on s’en fout c’est pas eux le sujet du film d’abord…
Dans une capitale métamorphosée par la grâce du tutoriel After Effects « transforme ta ville en décors de Blade Runner pour les nuls », un détective privé taciturne et mystérieux (Mike Dopud, clone bovin de Sean Bean) et pas du tout clichetonneux part, avec son flingue en mousse, son trauma amoureux et sa voix off qui sert à rien, à la chasse aux nécromanciens, des vilains terroristes cyberpunk (coucou William Gibson) qui tuent les joueurs en ligne… Le tout dans un vrai-faux fan-film pompant allègrement 30 ans de science-fiction allant de Fritz Lang aux Wacho.
C’est que Guy-Roger Duvert nous balance un machin visuellement pompé sur Blade Runner, Matrix, Avalon, Strange Days, Existenz, Terminator, Gamer et Minority Report. Avec un budget de 3,50€ (et, en prime, l’apparition surréaliste de Jane ‘Diana from V for ever’ Balder).
Et pourtant, pourtant… Guy-Roger parvient, à la surprise générale, à transcender ses SFX calculés sur minitel, son atmosphère frôlant en permanence le Z, ses acteurs improbables et ses références écrasantes. Virtual Revolution devient passionnant (ouais, carrément passionnant) par sa générosité de chaque instant et la subtilité de son propos. C’est quoi la liberté. Où commence-t-elle ? Comment combattre l’aliénation volontaire ? Peut-on libérer les gens contre leur gré ? Cette thématique passionnante, Guy-Roger la pousse dans ses retranchements, libéré de ce putain de carcan commercial contemporain qui affadit tout sur son passage. Pour un final juste impressionnant de justesse et de noirceur. Un drôle de truc quoi !
En salles depuis le 12 octobre
2016. France/USA. Réalisé par Guy-Roger Duvert. Avec Mike Dopud, Jane Badler, Jochen Hägele…
VIRTUAL REVOLUTION (SF – Anticipation) Bande… par filmdaction