
MOVIE MINI REVIEW : critique de Zoom
Quand le cinéaste brésilien Pedro Morelli s’amuse avec les dimensions parallèlo-spatio-temporello-nawesque de la création artistique, histoire de rivaliser avec ce grand schizophrène de Charlie ‘Dans la peau de John Malkovich’ Kaufman et avec le magnifique Incroyable destin de Harold Crick, ça donne Zoom, une boucle de Möbius narrative mâtinée de film indé US (même si ce truc est canadien).
Alors donc Emma s’ennuie dans sa vie de maquilleuse de poupées/sextoys, elle rêve de prothèses mammaires surdimensionnées… Et elle dessine, pour passer le temps, un comic book sur les aventures d’Edward, cinéaste arty méga-queutard en pleine crise existentielle… Cet Edward crayonné (un Gael García Bernal rotoscopé de partout) se perd dans la production rocambolesque d’un navet auteurisant sur la vie consternante d’ennui d’une mannequin brésilienne paumée aux USA qui écrit un roman sur une maquilleuse de poupées/sextoys qui s’ennuie et qui rêve de nichons géants en silicones et s’évade dans la création d’un comic book sur réalisateur branchouille…
L’air de rien, Zoom tente un truc totalement inédit. Inventer le mouvement narratif perpétuel. Le film dans le film dans le film dans le film du film dans le film… Si le procédé intrigue, Pedro Morelli se perd très vite dans ses trois histoires fondamentalement insipides et dans les affres du cinéma indé dégoulinant de vacuité. On se moque très vite du destin de ces personnages de chair et d’encre, tous obsédés sexuels et obnubilés par les apparences et leur pouvoir de séduction. Zoom ne parvient jamais à s’extirper de l’exercice de style méta-narratif-bidule. Morelli se noie dans les rouages de sa machine mais il parvient quand même à tenir jusqu’au bout son expérience filmique improbable. Une curiosité…
En salles depuis le 8 juin
2015. Brésil/canada. Réalisé par Pedro Morelli. Avec Gael García Bernal, Alison Pill, Mariana Ximenes…
Zoom par ingresso-com