
MOVIE MINI REVIEW : Django Unchained
La grande machine à recycler et réinventer le cinéma d’exploitation est de retour. Après le fantastique INGLOURIOUS BASTERDS et son inoubliable final uchronique, Quentin Tarantino revient avec DJANGO UNCHAINED, western furieux situé en pleine Amérique esclavagiste du XIXe siècle. Encore une fois Tarantino se contrefout de la véracité historique… DJANGO UNCHAINED n’est pas qu’un western, c’est un western sur les westerns, LE genre iconique du cinéma. Et avec une conscience politique über radicale s’il vous plait! Alors qu’avec LINCOLN, Steven Spielberg se noie dans une reconstitution d’époque glaçante de perfection et irrémédiablement soporifique, Tarantino nous balance un truc complètement fou, d’une liberté incroyable et d’une furie carrément dérangeante. Derrière un scénario prétexte (un esclave affranchi, associé à un chasseur de prime allemand se venge de ses tortionnaires pour retrouver son amour perdue) Tarantino hurle sa haine de l’esclavage. Quitte à montrer frontalement les pires des exactions… DJANGO UNCHAINED enchaine les scènes insoutenables, les gunfights sanglants mais sanglants, les joutes verbales décapantes et l’humour taré (les golmons du KKK, clin d’œil au génial SHÉRIF EST EN PRISON de Mel Brooks, une des grandes références du film). Et comme d’habitude le casting frise la perfection. Christoph Watlz est bouleversant en bounty hunter (plus ou moins) humaniste ravagé par la découverte de l’horreur des plantations et Jamie Foxx impressionne en vengeur mutique tout en rage contenue. Mais la palme du cabotinage délirant et surréaliste revient au duo de méchants iconiques Leonardo DiCaprio/Samuel L Jackson. Ces deux-là se déchainent et s’amusent comme des fous à jouer les ordures sudistes démoniaques! Malheureusement Tarantino se perd complètement dans son final carrément minable, complètement hors sujet et manifestement baclé. Nan mais quelle frustration bordel! En fait Tarantino ne parvient jamais vraiment à transcender le western, genre si codifié. DJANGO UNCHAINED se perd formellement entre les délires italiens et le classicisme US. Il n’est ni l’un ni l’autre. Il est plus proche, dans sa thématique, des westerns fauchés de la blaxploitation comme THE LEGEND OF NIGGER CHARLEY ou BOSS NIGGER. C’est la puissance dévastatrice du propos politique de Tarantino qui sauve ce film. Et le refus, compréhensible mais regrettable, de la pure tragédie empêche DJANGO UNCHAINED de rejoindre les chef d’œuvres du genre comme IMPITOYABLE ou LA HORDE SAUVAGE. Quentin, c’est quoi cette fin pourrie?
En salles depuis le 16 janvier
2012. USA. Réalisé par Quentin Tarantino. Avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio…
https://youtu.be/ECGED_Ly6Ec
Mouais, le « final carrément minable » il commence ou pour toi?
C’est dur de répondre sans spoiler…
dès que Quentin apparait en fait, ça ne fonctionne plus du tout.
D’ailleurs Jamie Foxx en a parlé dans son itv dans les Inrocks. Tarantino a arrêter le tournage pour trouver une bonne fin.
Je suis totalement d’accord avec cette critique et la valide à 200%
merci bien!
Je suis pas souvent d’accord avec toi No, mais je dois dire que je suis à 100 % de ton avis, dès l’arrivé de QT le film prend un sacré coup. Même si reste un grand fan du film. Et ce Samuel L Jackson MONUMENTAL !!
merci! moi aussi je suis un fan absolu de Tarantino. Je suis vraiment frustré par cette fin.
Mais que ce passe t’il la fin du monde aurait elle vraiment lieu finalement ? j’en veux pour preuve ma totale adhésion au propos du DrNo !
J’ai pris une claque avec ce film et je partage ta frustration sur la fin je dirais les 5 dernières minutes sont décevantes! La BO est juste sublime (à part le morceaux de r et b mais ça doit surement être mon aversion épidermique pour ce genre de musique!)
La fameuse scène des « golmons » m’a fait exploser de rire!
j’espère que le coffret collector BD sera à la hauteur !
y a pas de honte à être de mon avis 😉
pour la BO je suis plutôt circonspect. Je trouve ses choix beaucoup trop faciles et un peu paresseux en fait…
Je trouve qu’il n’aurait pas du metter une seule musique de western spaghetti dans son film… Ça aurait eu de la gueule…
la scène du KKK est énorme…
aucune honte ! c’est juste pour souligner que pour une fois on est d’accord. C’est plutôt rare 😉
Par contre pour la musique je ne suis pas d’accord je pense que si il l’avait fait il aurait travesti son hommage !
« I counted six shots nigga! I counted two guns »
j’aurais juste trouvé ça super gonflé!
Alors que j’ai détesté la scène similaire dans Scarface (de Palma), j’ai adoré la même scène ici et pourtant c’est aussi ridicule dans les 2.
Ca vaut un excellent 7/10, pour le discours sur l’esclavage, pour l’excellence des acteurs, pour toutes les expérimentations au niveau de la réalisation et même la musique. Il y en a quelques unes qui sont excellentes même si j’aime pas tout et qu’effectivement par moment elle est assez prévisible.
Ca reste moins jouissif (pour moi) que Inglorious Basterds que j’avais adoré parce que refaire l’histoire comme ça c’était monstrueux de drôlerie. Mais c’est un bon film et je le reverrai surement avec beaucoup de plaisir. Et il y a quand même quelque chose d’assez extraordinaire que ce soit un personnage allemand qui s’érige contre l’esclavage. Et rien que poura ça, ca vaudrait presque le 8/9.
c’est effectivement gonflé d’un personnage allemand l’humaniste du film!!
c’est l’une des forces du film…
pour la note on est pas loin. malgré le gros problème (pour moi) de la fin je lui met quand même 4/5
par contre tu parles de quelle scène identique à SCARFACE?