
MOVIE MINI REVIEW : Grand Central
Quand le cinéma d’auteur français plonge dans un monde ouvrier méconnu et terrifiant, on peut s’attendre à une œuvre détonante, en bien ou en mal ! Rebecca Zlotowski, cinéaste vaguement en vogue depuis BELLE ÉPINE, s’immerge dans le quotidien dur et incroyable des travailleurs du nucléaire. Cette main d’œuvre sous-qualifiée envoyée réaliser les travaux les plus difficiles et les plus dangereux dans les centrales nucléaires.
Gary (l’énorme Tahar Rahim), jeune paumé en perdition, rejoint un groupe d’ouvriers itinérants… Il va tomber amoureux d’une Marylin des camping, la bombasse blonde Karole (Léa Seydoux, les nichons au vent, c’est jamais vulgaire dans un film d’auteur, c’est arty OK !). L’amour impossible et la mort invisible (ces putains de radiations) dansent un ballet sépulcral autour de ce couple interdit. Rebecca Zlotowski filme magnifiquement ces personnages sacrificiels qui s’ébrouent dans une nature verdoyante et chatoyante dominée implacablement par les cheminées démoniaques de la centrale nucléaire, personnage principal et omniprésent. Les scènes en centrale (tournées dans une authentique centrale autrichienne jamais mise en service) sont proprement étourdissantes malgré leur côté irréaliste (le mec qui plonge dans la piscine à côté des barres d’uranium, c’est juste du grand nawak irréaliste pour faire joli). La promiscuité, l’angoisse de l’accident, la camaraderie, c’est bouleversant tout ça… Bon. Rebecca plonge aussi allègrement dans une esthétique branchouille réalistico-romantico-naturaliste toute en ralentis superflus. Et cette affèterie plombe quand même légèrement son propos. Mais l’indéniable originalité du contexte et la prodigieuse direction d’acteurs (tous d’un naturel fantastique) font de ce GRAND CENTRAL un spectacle prenant et passionnant.
En salles depuis le 28 août
2013. France. Réalisé par Rebecca Zlotowski. Avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet…
D’un ennui et d’une prétention atomique… Et ce symbolisme lourdingue plus plombant qu’une barre d’uranium enrichie… A pleurer.
Voilà le genre de films qui permettent au cinéma français de démontrer qu’on peut faire un autre cinéma sans tomber dans le prétentieux.
Rebecca Z filme au premier degré simplement, naturellement des personnages crédibles. Ni des voyous ou des asociaux et surtout pas des héros.
Mais des gens qui sont confrontés à leur propre vie qui est une barre de merde et qui font avec.
J’ai aimé la voir évoquer plein de thèmes en les faisant se répondre les uns autres : le travail, l’amour, l’amitié, l’argent, le corps comme seul patrimoine.
J’ai aimé y découvrir ces prolétaires du nucléaire, ceux « qui amènent la lumière », leur fierté de faire faire ce qu’ils font. On y retrouve parfois du « Germinal ».
Aller, je critiquerais bien quand même cet aspect, où j’ai eu un peu l’impression Zlotowski force un peu le trait.
Mais en revanche, elle évite avec brio tous les clichés et le misérabilisme. Mais elle évoque ces hommes et ces femmes qui sont coincés sans vraiment d’avenir.
Et puis, dans cet univers d’homme, elle choisit d’illustrer le double désir féminin, avec Karole. Rendue vulgaire (limite moche d’ailleurs) Léa Seydoux joue en quasi si silence une anti-Lolita.
Bon, j’arrête là, mais j’ai trouvé dans Grand Central, un beau cinéma qui m’a surpris avec une histoire qu’on en m’avait jamais racontée.
Bonne soirée à tous.