
MOVIE MINI REVIEW : Hijaking
Le cinéma scandinave se balade beaucoup trop rarement dans les salles françaises. La froideur clinique des films suédois, norvégiens ou danois est bien souvent d’une puissance tétanisante. Pas besoin de faire tout exploser dans un déferlement orgasmique de dollar$ et de CGI shootés aux stéroïdes pour vriller la tête du spectateur. Une histoire simple, écrite et mise en scène simplement, sans parti-pris et avec une distance clinique redoutable, suffit à vous bouleverser !
Un pétrolier danois est attaqué par des pirates somaliens en plein océan indien. Une négociation interminable, véritable duel mental entre négociateurs, commence entre les ravisseurs et l’armateur. Avec les otages livrés à eux-mêmes au milieu. Tobias Lindholm réussit un tour de force. Un film intelligent ! Jamais il ne plonge dans le pathos dégueulasse. Jamais il ne diabolise les preneurs d’otages. Ils sont là, comme une menace latente (quasiment invisible) et désespérément (et horriblement) humaine. HIJAKING passe du destin aléatoire des otages, symbolisés par Mikkel le cuistot, aux atermoiements de Peter Ludvigsen, le patron en charge des négociations. Le réalisme forcené de Lindholm est proprement tétanisant. En restant systématiquement à distance des protagonistes, comme dans un documentaire quoi, HIJAKING dégage une puissance émotionnelle gigantesque. On est captivé par ces hommes qui essaient de lier des contacts avec leur geôliers et par ce patron un peu psychorigide obnubilé par les négociations interminables et par la survie de ses hommes. Un fait divers extraordinaire (les attaques de cargos sont fréquentes dans cette partie du monde) filmé le plus simplement du monde. Fantastique !
En salles depuis le 10 juillet
2012. Danemark. Réalisé par Tobias Lindholm. Avec Pilou Asbæk, Søren Malling, Dar Salim…
https://youtu.be/1eJAPpGGkh8
J’encourage tout le monde à aller voir ce film qui offre des séquences humaines incroyable avec ces otages essayant de communiqué avec leurs ravisseurs ne parlant pas anglais.
Et des moments de tension formidable dans ces négociations téléphonique qui font froid dans le dos tant elle semble parfois déconnecter du fait qu’on négocie des vies humaines (les échanges de politesse au début de chaque échanges est très perturbant au vue de la situation).
J’ai juste eu un problème avec la fin qui amène une situation qu’on voit venir bien avant et qui fait un peu perdre en réalisme.
je trouve justement que la fin rend le film encore plus dur qu’il n’est!
ça m’a littéralement scotché (même si on s’y attend un peu effectivement)