
MOVIE MINI REVIEW : Jacky Au Royaume Des Filles
Dystopie à gogo et grande bubunerie flamboyante…
Au royaume de Bubune, quelque part entre la Corée Du Nord, l’Iran, la lointaine URSS et l’Angleterre orwelienne de 1984, les femmes ont le pouvoir et les hommes, voilés de la tête en bas et illettrés du cerveau sont des esclaves domestiques. Jacky, jeune couillard désargenté et téméraire, se prend pour une Cendrillon moderne surréaliste et rêve d’épouser la Colonette, héritière de cette dictature militaire ubuesque de pacotille.
Après le succès surprise des BEAUX GOSSES, Riad Sattouf prend tout le monde à contre-pied et nous balance ce conte de fées taré doublé d’un authentique brûlot politique über-vénère.
Les esprits d’Alfred Jarry, de George Orwell, d’Anthony Burgess et de Charles Perrault ont partouzé comme des hyènes nymphomanes et ont enfanté (ne me demandez pas comment) ce film fou et kamikaze suicidaire de sa mort. Car derrière son humour non-sensique permanent (coucou les Monty Python) se cache une œuvre d’une noirceur terrifiante. Riad Sattouf nous embarque dans un voyage constamment surprenant et déstabilisant. Une putain de fable politique d’une violence invraisemblable.
L’amour, la politique, la différence, la sexualité et la société concentrationnaire. Tout ça est au programme de ce gigantesque délire. Certains plans sont étourdissants et les décors, à base d’authentiques architectures monumentales, (ce film a été tourné en Georgie) sont époustouflants. Porté par un duo improbable, Vincent Lacoste en jeune bouffon naïf amoureux et une Charlotte Gainsbourg tout en premier degré, Riad Sattouf ose tous les outrages. Derrière la bouffonerie qui fleure bon les grandes heures des comédies nanardes françaises se cache une réflexion d’une subtilité prodigieuse sur l’état pitoyable de notre belle société (soi-disant) moderne. Réunir comme ça le fantôme de Staline, SOLEIL VERT (plutôt marron là), Giorgio De Chirico et Max Pecas, il fallait vraiment oser !!!
JACKY AU ROYAUME DES FILLES est une putain de bombe filmique, constamment sur le fil du rasoir. Débile, émouvante, intelligente, sincère, politique… Incroyable !!!
En salles depuis le 29 janvier
2013. France. Réalisé par Riad Sattouf. Avec Vincent Lacoste, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon…
C’est le Brazil français. Ce film est incroyable, j’étais coincé entre mes rires incessants et les horreurs qui se succèdent à l’écran.
Bénis soient les chevalins sacrés.
Haaaa quel bonheur de lire une critique positive pour ce film qui le mérite mille fois !
Un jour peut être, s’il résiste au temps, il sera culte.
En tout cas, pour moi, la république de Bubune est déjà entré dans le langage courant.
Bon je vous laisse, il faut que j’aille touiller.
Bises de Museau !
Aaaah mais je sais plus quoi penser sur ce film !
Et Docteur No qui vient complètement à contrepoint de tout le monde.
Le sujet m’intéressait grave (démontrer par l’absurde le système du patriarcat, juste j’adore) mais j’avais entendu à plusieurs reprise que si c’était rigolo et amusant 5 min, c’était par contre mal réalisé, et qu’il valait mieux que Sattouf fasse ce qu’il sais faire : es BD. Et pas du ciné. (dixit le critique belge que j’adore, qui lui a mit 0/4).
Et bam, le Docteur qu’on sait dur du compliment nous met un 5/5 ?!
Mais que ce passe-t-il ?
Je crois qu’il vaudrait mieux que j’aille me faire mon opinion moi-même, dans ce cas !
Je rejoins ton belge. Je me réjouissais d’une comédie absurde décalée sulfureuse. A la steak avec une charge politique en plus. Mon dieu que c’est raté. Quelle purge. Je fais du dr no. Pas drôle une seconde. On dort: ça joue mal, bourdon et gainsbourg juste épouvantables, y a juste la meuf de fais pas ci, valerie bonneton (?), qui s’en sort. Réal atroce, et puis c’est laid (bon c’est fait exprès mais quand même). Les concepts sont tellement pensés qu’ils sont pathétiques, le bubune machin, le chevalin boudin. C’e
st quoi ce langage de gamin de 5 ans pitoyable, on dirait les schtroumpfs, c’est incompréhensible, toute charge satirique se retrouve ainsi anihile (enfin pour moi). Et La musique est comment dire.., juste pathétique. Ça faisait mille ans que j’étais pas sorti d’une salle avant la fin d’un film. Comment un tel bousin a pu être financé? Je suis juste défait et affreusement triste. J’adore sattouf. Vas y fais nous l’adaptation de pascal brutal
je suis désolé que tu n’aimes pas ce film!
Ce film me fait vraiment penser au PÈRE UBU de Jarry version moderne. J’ai adoré ça! À ma grande surprise!
Et aussi à 1984, par le travail sur le langage.
Dans le livre d’Orwell, c’est la classe dominante qui impose un langage simplifié pour réduire la pensée des dominés. Dans « Jacky » on retrouve ce travail sur la langue, les mots forts prennent une forme féminine et inversement.
Idéalement Saatouf aurait voulu jusqu’au bout et remplacer le masculin neutre par un féminin. Par exemple « il pleut » devient « elle pleut ». Ça n’a pas été possible car les dialogues auraient été incompréhensibles.
Je suis peut être passe a côté, j’ai bien senti cette critique a la 1984, passé a la moulinette de l’acculturation de notre jeunesse façon real Tv. Ce sont des thématiques chères a l’auteur dans ses bd, ça aurait dû être pas mal : mais ce langage simplifié m’a bloqué, j’étais déjà perdu rien qu’avec les chevalins.
Ça m’aurait mieux plu qu’il utilise façon maligne l’inversion du genre (elle pleut, c’est bon ça).
En fait je trouve qu’il en fait trop, il suit trop de lièvres a la fois : taper a la fois sur le machisme, le fanatisme religieux, le système qui uniformise et nous gave de merde (tellement évident le gag de la merdasse qui coule des robinets). Pour moi, il rate sa cible et ce qu’on retient uniquement, c’est la charge anti muslim a cause de cette espèce de niqab inversée. Visuellement on ne voit que ça. L’uniformisation des maisons, suis presque passé a côté a cause des ritournelles musicales super agaçantes. Je crois que c’est sattouf qui a composé ? C’est quoi ce sous pavement desacordé ? Non vraiment ça va pas :))
Ben voilà je crois que j’arrive a mieux cerner mon agacement. Y a notamment le côté Charlie hebdo « on s’en prend qu’aux musulmans, pas touche aux autres ». Bon,’ça se comprend le gars a subi un environnement muslim hardcore qui l’a marqué au fer rouge dans son enfance mais par les temps qui courrent, s’il avait voulu taper fort et faire dans le sulfureux, il aurait dû englober tout ce fatras ultra fanatique, l’intégrisme au sens large quoi, taper sur les cathos intégristes ou les juifs orthodoxes. Je sais pas rajouter une croix inversée et des papillotes aux mecs 🙂 ah oui mais la ouhlala ça va pas du tout, on peut pas assimiler tous les intégrismes non plus. Et pourquoi pas ?
Il aura beau s’en défendre,’je crois vraiment qu’on ne retient que ça : la critique de l’islam. Le sexisme primaire, la polygamie etc… C’est con parce que finalement c’est tellement facile de moquer ça (ça n’enlève rien a son propos, il décortique des absurdités mais ça manque parfois de subtilité ou de grossièreté : le viol m’a arraché un sourire je dois l’avouer, j’aurai aimé que tout le film est cette outrance). Bref taper sur les musulmans : tout le monde le fait depuis le 11 septembre. Rien de sulfureux ou scandaleux. C’aurait pu être un succès en suscitant le scandale. C’est pour moi un pétard mouillé sanctionné en bide. En tout cas au premier visionnage 🙂 vous m’avez presque convaincu de le revoir :))
justement je trouve que Satouf arrive totalement à sortir de cet écueil là. Je ne trouve absolument pas que ce soit une charge uniquement anti islam. Il dénonce une dérive de la religion musulmane (les hommes/femmes voilées) et des autres religions d’ailleurs (la place des femmes chez les chrétiens fondamentalistes et les juifs extrémistes est aussi condamnable) comme il dénonce le militarisme délirant, les régimes dictatoriaux quels qu’ils soient (communistes ou fascistes) l’abrutissement généralisé et la connerie humaine dans son ensemble. Tout le monde se fait allumer.
Sur Madmoizelle, à la question « pourquoi l’islam » il répond tout simplement que c’est sa culture d’origine, donc sa référence la plus évidente pour lui, et le sujet qu’il connait le mieux. Ca semblait pas partir sur un brûlot anti-islam pour autant.
(Puis je pense que si un mec d’origine musulmane avait attaqué les juif et/ou les catholiques ça aurait été le tollé général, et il se serait fait brûler en place publique… Ca aurait totalement desservi le propos.)
(Je n’ai toujours pas vu l’film, passe plus chez moi).
ref : https://www.madmoizelle.com/riad-sattouf-jacky-royaume-filles-227204