MOVIE MINI REVIEW : Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde

MOVIE MINI REVIEW : Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde

Note de l'auteur

 

 

 

2004. Simon Pegg et Edgar Wright avaient surpris le monde entier avec SHAUN OF THE DEAD (relecture post-moderne geeko-dégénérée de la zombixploitation chère à George Romero). Mais les deux bichons britons (avec leur pote Nick Frost) avaient déjà jeté les bases de leur univers ultra référentiel et gentiment non sensique, la série télé cultisme SPACED en 1999.
Le trio magique se reforme pour boucler leur trilogie neuneu dite « Trilogie Cornetto » (on oublie poliment le paresseux HOT FUZZ, parodie de parodie et ratage de ratage). Seulement, un million d’années semblent s’être écoulées depuis leurs débuts. Le monde s’est littéralement métamorphosé et la révolution numérique a tout dévasté, pour le meilleur (on a accès à absolument tout, tout le temps) et pour le pire (on a accès à absolument tout, tout le temps). Bonjour l’overdose musicalo-cinématograhique !
Résultat, leur culture geek et leur (petite) originalité se retrouvent noyées dans un océan d’œuvres décalées post-modernes méta bidule sans intérêt… Et surtout, surtout, ce putain de temps qui passe est passé inexorablement. Edgar Wright s’est fourvoyé à Hollywood (l’hystérique SCOTT PILGRIM et bientôt ANT-MAN pour les studios Marvel sclérosé par les $$$) et Simon Pegg s’est totalement enfermé dans son personnage de gentil nerd adulescent (l’horrible et pathétique PAUL). LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE est la démonstration par l’absurde de leur obsolescence et de leur incapacité à se renouveler (c’est drôle parce que c’est l’une des thématiques du film). Un clone paresseux de SHAUN OF THE DEAD où les zombies sont remplacés par une invasion extra-terrestre robotique bleu fluo (coucou BODY SNATCHERS).
La nostalgie et la mélancolie, noyées dans des hectolitres de houblon, sont au cœur des aventures alcoolisées d’un quintet de quadras qui replongent en enfance et tentent une nouvelle fois, après un premier échec cuisant, la tournée mythique des pubs (aux noms plus délirants les uns que les autres) d’un bled paumé aux abords de Londres.
Ça fait quand même très mal de voire ces sympathiques et intègres artistes s’enfoncer comme ça dans les tréfonds de la médiocrité. Tout est horriblement superficiel et jamais, jamais, jamais drôle. On pense même carrément très fort au navet VOISINS DU 3E TYPE, c’est dire le carnage. Il n’y a absolument rien à sauver. Le casting étourdissant (Martin Freeman, Paddy Considine, Rosamund Pike) est aussi froid et mécanique que les vilains robots qu’il combat. Et toute la thématique développée autour des ravages du temps qui passe et de ses renoncements est traitée n’importe comment…
Comme l’oraison funèbre d’un trio mort au champ d’honneur geek… Quelle désolation.

En salles depuis le 28 août
2013. Grande-Bretagne. Réalisé par Edgar Wright. Avec Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman…

 

 

 

Partager