
MOVIE MINI REVIEW : Les Bêtes Du Sud Sauvage
Bienvenue dans la tête d’Hushpuppy, 6 ans, incroyable gamine qui vit avec son père dans le bayou (c’est en Louisiane) et dans un bidonville improbable, le Bassin. Oubliez les grotesques TIDELAND et MAX ET LES MAXIMONSTRES! Voici le conte pour enfants moderne le plus puissant et le plus bouleversant de ces dernières années. Les éléments se déchainent! Une tempête ravage et inonde la plaine où s’est installée cette communauté invraisemblable. Dans les yeux d’Hushpuppy, c’est le signe de la fonte des glaces, de la fin du monde et du retour des terrible aurochs, monstres ancestraux dévoreurs d’enfants! À la fois conte de fées fantasmagorique et chronique étourdissante de poésie d’un quart monde américain oublié de tous, BEAST OF THE SOUTHERN WILD est avant tout le portrait inoubliable d’une enfant, Hushpuppy (l’incroyable Quvenzhané Wallis). Le réalisme cru s’entrechoque avec le conte initiatique délirant. Et ce cocktail est détonant. D’une naïveté, d’une cruauté et d’une beauté renversante. Le dépaysement est total! On est pas si éloigné du traumatisant WINTER’S BONE. Version magie enfantine quoi ! Et (un peu) plus lumineuse. Quelle poésie sépulcrale et vivifiante bordel! Une ode à la vie! Fantastique…
Sortie en salles le 12 décembre
2012. USA. Réalisé par Benh Zeitlin. Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly…
https://youtu.be/ZF7i2n5NXLo?hd=1
Contrepoids :
Parfois, le problème quand on fait du cinéma indépendant, c’est qu’on veut trop en faire. Et le gars Benh Zeitlin part tout azimut en signant la réalisation, le scénario et la musique de son film. Il aurait mieux valu qu’il se concentre sur l’un plutôt que sur tout. Car si la réalisation est bien faite, le scénario, lui, est un peu souffreteux, avec des quintes de voix off qui ne servent à rien ; et la musique est proprement insupportable et complètement hors sujet. Limite, je suis prêt à laisser passer les petites longueurs et la voix off. Mais qu’est ce qu’il est aller nous coller du folkeux new yorkais au fond du bayou ? Sans déconner, c’est quoi le rapport ? Le gars vient nous balancer du sous Sufjan Stevens (ou autre, y’en a 30215212552 des comme ça) avec du violon qui chiale, du violoncelle qui geint et le vieux piano en sourdine au fond du couloir bien clichetonneux, mais pas une note de musique cajun. Dans un pays sans tradition musicale, je veux bien, mais là on est dans le bayou bordel ! Si tu veux parler de la communauté du bayou, tu inclus la musique avec et tu nous colles pas ta soupe pour intellectuel boutonneux ! C’est comme si on te collait du Yann Tiersen en plein dans un space opera.
Moralité à force de vouloir nous faire chialer et/ou réfléchir et/ou faire l’intéressant, et ben son truc tombe part à la flotte la plupart du temps, un comble pour un film qui cause d’inondation. Et c’est con, parce qu’on aurait pu avoir une pépite genre Rabbit-Proof Fence, mais au lieu de ça on a juste un truc pas mal, un peu chiant, avec une musique à la con.
hahaha Je savais que t’avais pas aimé!