MOVIE MINI REVIEW : Les Salauds

MOVIE MINI REVIEW : Les Salauds

Note de l'auteur

 

 

Bienvenue dans l’archétype, limite caricatural, du grand cinéma d’auteur auteurisant made in France. Avec l’une des plus grandes prêtresses du genre, Claire Denis. Dans son nouveau truc LES SALAUDS (vaguement inspiré du shakespearien et poussif LES SALAUDS DORMENT EN PAIX d’Akira Kurosawa), Claire Denis joue avec les codes du films noir et, plus précisément du film de vengeance (le revenge movie, il existe un sous-genre cinématographique pour chaque instant de la life aux USA). Et elle a l’air de s’amuser comme une folle avec ses flash forward incompréhensibles, son intrigue artificiellement labyrinthique et ses acteurs en mode intériorisation mutique et limite nanardeuse.
Un homme se suicide, son beau-frère vient le venger mais il préfère tripoter les nichons à Chiara Mastroianni (c’est une très bonne occupation). Y a aussi de la prostitution infantile, des épis de maïs, un has been atomique (Grégoire Colin), un vilain capitaine d’industrie rabougri libidineux, de l’adultère mou et tout plein de plans nichons arty-branchouille (on est dans du grand ciné d’auteur, on a le droit quoi !)… Le tout filmé n’importe comment, à la David Lynch, sur une magnifique musique des Tindersticks (toute pompée sur John Carpenter et Angelo Badalamenti). Vincent Lindon (c’est le héros) essaie désespérément de comprendre ce qu’il se passe dans ce vide dédaléen intersidéral. En vain… C’est bien beau de vouloir transcender le film noir mais Claire Denis ne possède pas une seule seconde la folie surréaliste et le génie de Lynch (et on parle même pas de Kurosawa). LES SALAUDS n’est finalement qu’un grand rien nombrilisme, pourtant très énervé dans son propos nihiliste, à la limite du grotesque.

En salles depuis le 7 août
2013. France/Allemagne. Réalisé par Claire Denis. Avec Vincent Lindon, Chiara Mastroianni, Julie Bataille…

 

 

 

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