
MOVIE MINI REVIEW : L’Extravagant Voyage Du Jeune Et Prodigieux T.S. Spivet
Après avoir ravagé l’histoire cinématographique de France à grands coups de fantasmes nostalico-rances moralisateurs avec le triptyque, aux fragrances de naphtaline périmée, LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN/MIC-MAC À TIRE L’ARIGOT/UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, Jean-Pierre Jeunet s’attaque à l’Amérique!!! Et avec les même gros sabots de plomb!
Nouveau remake caché (il fait ça à chaque fois) de son fantastique court métrage FOUTAISES (qui date de 1989), L’EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET suit les pas du jeune T.S. Spivet, garçonnet plouc surdoué insupportable vivant dans une ferme et une carte postale de la campagne US éternelle. Ce jeune scientifique en herbe se voit décerné un prix prestigieux pour l’invention d’une machine à mouvement perpétuel qui l’est pas (perpétuel). Il décide de fuguer et d’abandonner son univers disneyen dégueulase pour rejoindre Washington et recevoir son prix.
La nostalgie camarade! La nostalgie mâtinée de ce conformisme et ce conservatisme insupportable qui est la marque de fabrique de Jeunet. Ça fait presque 40 ans qu’il nous hurle la même chose. Le passé (idolâtré, qui n’a jamais vraiment existé), c’est tellement mieux que toute cette modernité moderne technologico-inhumaine. Quête initiatique comme on en voit beaucoup trop, L’EXTRAVAGANT VOYAGE… est un précipité de l’œuvre à Jean-Pierre.
Monsieur exalte un passé simple et touchant comme une célèbre publicité 80’s pour des saucisses industrielles à l’anus de porc. On a droit à la totale!!! La ferme clinquante plantée en plein prairie vert fluo, le papa cowboy mutique, la maman entomologiste absente, la sœurette décérébrée accroc à la télé, le vagabond débonnaire (Dominique Pinon avec l’accent bouseux US, n’importe quoi), le camionneur sympa dans son 15 tonnes rutilant comme une boule disco et les vilains gens de la vilaine ville, tous corrompus, qu’ils soient scientifiques ou journalistes. C’est probablement involontaire mais il se dégage de ce truc un sentiment poisseux et malsain de haine du présent, de la civilisation moderne. En voulant glorifier une Americana de rêve (qui n’existe que dans le cerveau des gens), Jeunet dénigre avec mépris et prétention la société contemporaine.
C’est désespérant le spectacle de tous cous ces réalisateurs européens venus se carboniser les neurones à Hollywood pour servir sa propagande culturelle (coucou Roland Emmerich)… Seul l’immense Paul Verhoeven est parvenu à jeter à a face des USA sa violence congénitale et son inhumanité.
Sinon Jeunet fait du Jeunet quoi! Un truc niais et creux. Avec un fond misanthrope mal assumé… Juste saoulant…
En salles depuis le 16 octobre
2013. France/Canada. Réalisé par Jean-Pierre Jeunet. Avec Kyle Catlett, Helena Bonham Carter, Judy Davis…
Il m’a suffi de voir la bande annonce pour ne pas avoir envie de le voir. Les mêmes filtres verdâtres, le même ton décalé qu’on voit dans tous ses films. Et pourtant, j’ai aimé certains de ses films, mais le risque, quand on fait tout le temps la même chose, c’est de lasser le spectateur…
Pareil pour moi mais j’ai craqué…
Comme je suis une groupie, je dirais qu’il y a aussi Nolan en réal européen ^^. Sinon le pire défault de ce film est de nous empêcher de voir Gravity en Imax (en tout cas pour l’instant)
Je trouve ça un peu abusé d’aller reprocher à Jeunet d’avoir voulu tenter l’IMAX. Je sais pas ce que vaut le film mais bon c’est pas sa faute si Gravity à vu sa date de sortie avancé.
Ah, ces sales réalisateurs nostalgiques qui dénigrent la télé et l’arrivisme, alors que c’est super, on le sait tous.
(sinon, Jeunet n’est pas allé se carboniser les neurones à hollywood puisque c’est une prod française tournée au canada)
quel arrivisme? parce que le jeune bouffon TS l’est spectaculairement quand même,non?
il abandonne sa famille sans le moindre scrupule pour une breloque sans importance…
et c’est toujours facile de tirer sur la télé…
T’as pas compris que la breloque (quand même pas si insignifiante) était un prétexte pour fuir une famille qui, pensait-il, le détestait, et une maison hantée par la mort ? Faut revoir le film…
Certes, mais il l’avait fait avant avec Alien 4.
Il y a 2 ou 3 ans, j’avais littéralement dévoré l’excellent livre de Reif Larsen, dont Jeunet commet ici l’adaptation et je crois bien, à la lecture de cette preview, que je me contenterai du bouquin… Je ne dirais pas que c’est une déception, car Jeunet me barbe depuis un certains nombres d’années maintenant (et le sépia ne sied pas à mon teint…)mais j’espérais un sursaut, une lumière, un « truc » car il y a largement matière dans le récit … Il n’y a donc pas de miracle. Je me demande même si le film ne finira pas par porter préjudice à l’oeuvre originale tant la description me semble caricaturale, réductrice et sans aucune saveur. Next !