
MOVIE MINI REVIEW : Metro Manila
C’est pas trop la joie aux Philippines… Oscar Ramirez et sa famille überprolétaire quittent les rizières misérables des montagnes pour les bidonvilles encore plus misérables de Manille la clinquante. Après s’être fait dépouillé, Oscar (le fantastique Jake Macapagal, tout en naïveté perpétuellement bafouée et en rage contenue) va trouver, par miracle, un boulot. Le pire qui soit. Convoyeur de fond. Authentique cible humaine et chair à canon interchangeable de l’économie. Mais y a un truc. Le gentil Ong, qui l’a aidé, n’est peut-être pas aussi sympathique qu’il en a l’air.
Avec METRO MANILA on est très très très très loin des délires branchés et des charmantes demoiselles magnifiquement déshabillées de CASH BACK. Sean Ellis nous balance une putain de tragédie (un peu clinquante, Sean s’aime beaucoup et il se regarde filmer avec passion), une implacable descente aux enfers. Manille est un monstre froid qui broie impitoyablement ses habitants les plus fragiles.
METRO MANILA plonge, dans sa deuxième partie, dans le pur film noir (coucou TRAINING DAY et LE CONVOYEUR). Brillant et tout aussi inextricable. On sort ravagé par ce lumineux voyage en enfer. Sean Ellis filme ce conte universel sans misérabilisme mais avec une majesté impressionnante. Manille est magnifiée, déifiée par ces émigrés de l’intérieur… Et ses pires aspects (la prostitution, la pédophilie, la délinquance, la corruption permanente) ne sont jamais oubliés. L’enfer au paradis quoi… Seul l’amour lui résiste encore… Pour combien de temps ? Magnifique !
En salles depuis le 17 juillet
2013. Grande-Bretagne/Philippines. Réalisé par Sean Ellis. Avec Jake Macapagal, Althea Vega, John Arcilla…
ouais no t’as raison c’est un beau film mais je vois pas trop en quoi il se regarde filmer comme tu dis, au contraire c’est très simple, pas de plans spécialement chiadés, une scène c’est deux axes un insert et basta… peut-être qu’il se regarde monter, mais bon quand on fait du néonéoréalisme jump cuts à l’appui c’est un peu la moindre des choses quoi
par contre peut-être que c’est un peu sur-écrit dans la seconde moitié du film, non? enfin il vaut mieux ça que le contraire à mon avis
sinon quand tu dis coucou le convoyeur, tu crois qu’il a vu le boukrief et que ça l’inspire?
pour le Convoyeur, hé ben je sais pas trop parce que le garçon est vraiment francophile. Peut-être qu’il l’a vu mais ce serait une excellent référence LA CONVOYEUR étant une tentative bancale mais hautement estimable de renouvellement du polar français!
Je trouve le style de METRO MANILLA un peu maniéré, c’est pour ça que dit qu’il se regarde filmer. Mais c’est pas grave, ce truc est quand même très bien!