MOVIE MINI REVIEW : Möbius

Vingt ans après LES PATRIOTES, Éric Rochant plonge à nouveau dans les méandres tortueux et labyrinthiques de l’espionnage international. Monaco. Un oligarque russe (Tim Roth en clone paresseux et saisissant de Roman Abramovitch) surveillé à la fois par le FSB (ex KGB) et la CIA. Une experte financière aux dents longues (elle est interdite de séjour aux USA parce que c’est elle la coupable du dernier crash boursier tellement qu’elle est forte et impitoyable, on rigole pas ok !) manipulée par les deux bords. Et un super agent russe qui tombe éperdument amoureux d’elle.
Rochant se prend pour Hitchcock et nous balance sa version bling bling du RIDEAU DÉCHIRÉ (n’importe quoi d’abord, c’est pas du tout du RIDEAU DÉCHIRÉ mais des ENCHAINÉS, aka NOTORIOUS que s’est inspiré Rochant, nan mais c’est n’importe quoi DR No, Note du Dr No). Le truc, c’est que Jean Dujardin, ben, il n’a ni le charisme ni le talent de Paul Newman (en même temps c’est logique vu qu’il faut plutôt le comparer avec l’immense Cary Grant, la star des ENCHAINÉS. Et Dujardin est aussi risible avec son regard pénétré par l’amour, NdDN). Dujardin, il est bon qu’a faire rire (vaguement) avec OSS 117 ou à consterner (beaucoup) avec BRICE DE NICE ou LUCKY LUKE. Le duo improbable qu’il forme avec Cécile de France (qui passe de glaçon en talons aiguilles à super chaudasse romantique en 5 secondes, du grand n’importe quoi) plombe irrémédiablement ce truc boursouflé et prétentieux. Rochant surfilme tout comme un dingo et nous balance un film maniéré et froid comme la mort. En fait, on se fout royalement de ce qu’on voit. En prenant autant de distance avec ce qu’il filme, Rochant ôte toute émotion à ce thriller au scénario éculé. MÖBIUS n’est alors qu’un ballet arrogant et soporifique de trahison et d’amour impossible qui s’enchaînent mécaniquement. Sans intérêt…

En Dvd/Blu-ray depuis le 3 juillet
2013. France/Belgique/Luxembourg. Réalisé par Éric Rochant. Avec Jean Dujardin, Cécile de France, Tim Roth…