MOVIE MINI REVIEW : Noé

MOVIE MINI REVIEW : Noé

Note de l'auteur

NOE

 

 

 

Nan mais comment c’est pas facile de vivre dans la tête à un fanatique religieux misanthrope génocidaire sujet aux hallucinations météorologiques, divines et prémonitoires… Le pauvre Noé, il a un peu une vie de loser. Déjà c’est le descendant direct de Seth, le fils le moins connu d’Adam et Eve (connards de Caïn et Abel qui lui ont volé la vedette) et lui et sa famille se nourrissent essentiellement de lichen (mmmmmmh… Super!) dans un monde étrange, mélange d’heroic fantasy en coton (à la SEIGNEUR DES ANNEAUX) et de post-apo désertique à l’italienne remplie de vilains punks à chien en cuir (mais ils sont partout bordel!!!).
Darren Aronofsky, grand prêtre de la Panzer-émotion qui rend fou (coucou BLACK SWAN et THE FOUNTAIN) se prend littéralement pour Dieu (un Dieu pas love du tout du tout!) et vient nous balancer ce biopic taré du biblique Noé (adapté du comicbook qu’il a lui même scénarisé) et de son canot de sauvetage/porte-conteneur géant en rondins.
Un Noé fou, psychopathe de Dieu déchaîné, prêt à éradiquer, avec ses potes rochers qui parlent (cousins crétins des hommes-statues de LA BELLE ET LA BÊTE) les vilains humains tout méchants de la surface de la Terre. Comme d’hab avec Darren, on dit bye-bye à la finesse et à la subtilité. Son NOÉ est un spectacle grandiose de mort et de misanthropie d’une violence proprement ahurissante. Darren, il nous crie très fort dans les oreilles sa haine viscérale d’une humanité en train de s’autodétruire et de ravager son habitat (le jardin d’Eden). Et il se déchaîne. Et il se défoule. La bave aux lèvres et les CGI en folie. Dans son inimitable style « baroco-pachydermico-mongolo ».
Et tout ça devient carrément impressionnant par moments. NOÉ devient alors un déferlement stupéfiant de puissance mortifère. Darren, il aimerait trop que Noé soit comme lui (il a un peu le complexe de Dieu ce garçon). Solitaire, misanthrope, fanatique et rempli de fantasmes morbides sur le salut de l’homme par sa propre annihilation cathartique. Ce spectacle Kolossal se perd dans un climax grotesque, à la frontière du nanar…
En brassant comme ça, n’importe comment, le récit biblique fidèle, l’heroic fantasy, le post apo et le mass-murder délirant, Aronofsky se noie (warf warf) dans son propos.
Mais la puissance hallucinatoire et la sincérité, déviante et absolue, de son propos font de NOÉ une expérience étrange, viscérale et furieusement immersive. Où le grotesque rivalise avec le carnage, le fanatisme c(h)réti(e)n avec le paganisme ouf, la folie meurtrière avec l’amour pur. On assiste, éberlué, au culte d’un Dieu nihiliste et sociopathe. La Bible selon Aronofsky, c’est du sang, des larmes et encore plus de sang et de larmes se mélangeant dans un tsunami purificateur.
Quel drôle de truc…

En salles depuis le 9 avril
2014. USA. Réalisé par Darren Aronofsky. Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Anthony Hopkins…

 

La critique à Plssken c’est par là…

 

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