MOVIE MINI REVIEW : Prisoners

MOVIE MINI REVIEW : Prisoners

Note de l'auteur

La pluie glaçante, les suburbs glauques d’une Amérique perdue (ici la banlieue de Boston, Massachusetts). Deux familles voisines se retrouvent pour Thanksgiving. Et deux fillettes disparaissent mystérieusement.
Les clichés les plus éculés du film noir US moderne se sont donné rendez-vous dans PRISONERS, signé du canadien Denis Villeneuve (réalisateur du remarqué INCENDIES). Comme dans la version US de la géniale série THE KILLING (à laquelle on pense quand même constamment), on suit le destin à la fois des familles des victimes et du policier étrange chargé de l’enquête (le super Jake Gyllenhaal). Tout en embrassant goulûment ce genre (porté au firmament par LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme et massacré méthodiquement par THE SECRET de Pascal Laugier), Villeneuve tente d’apporter sa propre originalité. Ici, la psychologie et les épreuves subies par les multiples protagonistes.
Tout le monde est prisonnier. De sa foi mise à rude épreuve, de sa souffrance indescriptible, de son métier destructeur et de ses pulsions… Parsemé de plans littéralement somptueux, PRISONERS traite chaque personnage sur un pied d’égalité, chacun devant affronter ses propre démons intérieurs. C’est très impressionnant et Hugh Jackman, en père assoiffé de vengeance et torturé par ses convictions contradictoires, nous balance une de ses plus belles performances (on est loin du nawak paresseux de la franchise X-MEN quoi).
Malheureusement Villeneuve se perd petit à petit dans son intrigue artificiellement complexe et de plus en plus prévisible, voire carrément neuneu… PRISONERS se termine un peu en eau de boudin, dans un final grotesque à peine digne d’un DTV arthritique avec Christian Slater. C’est comme si Villeneuve avait soudainement pris peur face à son ambition et sa noirceur. Frustration, je crie ton nom dans la nuit quoi ! On n’était vraiment pas loin d’un grand film là ! Mais la « magie » hollywoodienne, qui nettoie le talent à l’eau de javel, a encore frappé !

En salles depuis le 9 octobre
2013. USA. Réalisé par Denis Villeneuve. Avec Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Terrence Howard…

 

la super critique à Raymond c’est par là !

 

Partager