
MOVIE MINI REVIEW : Robocop
De toute cette vague de remakes hollywoodiens (CARRIE, OLD BOY, TOTAL RECALL…), consternants et purement mercantiles, qui submergent nos cerveaux tel un tsunami de dollar$ et de CGI minables, ROBOCOP, de par sa fabrication et sa conceptualisation, est le symbole absolu de la terrifiante décadence artistique contemporaine.
Bon. Déjà, vouloir faire un remake d’une œuvre aussi nihiliste, visionnaire et pamphlétaire relevait du suicide artistique (pas commercial, ce bidule va surement rentrer dans ses frais). Ensuite, la recherche systématique, et paradoxalement complètement débile, du contre-pied flingue irrémédiablement ce nouveau ROBOCOP. Aux oubliettes la vision, à la fois tétanisante et délirante, d’un monde égoïste ultra-violent (qui n’existe plus, on le remarque tous les jours non?), ROBOCOP 2014 plonge dans le lacrymal manipulateur et le spectaculaire gratuit. Oubliée la dénonciation d’un capitalisme sauvage prêt à tout (qui a disparu lui aussi bien sûr). Le pauvre José Padilha, réalisateur brésilien surcôté, est incapable de se dépétrer d’un scénario incompréhensible, horriblement bavard et manipulateur (coucou le pathétique regard de chaton apeuré de Joel Kinnaman, coucou l’émotion frelatée et les torrents de larmes insupportables de sa génisse blonde).
Ce ROBOCOP est l’exact opposé de son modèle. On oublie la liberté, la violence fascinante et dégueulasse à la fois, on oublie la description d’un capitalisme corrompu jusqu’à l’os (le cadre de l’OCP s’alliant avec un gangster pour se faire un max de $$$, une des innombrables idées géniales du chef d’œuvre de Verhoeven), on oublie la quête intime d’une machine pour retrouver un semblant d’humanité. On oublie tout ça. Tel un miroir déformant décérébré, le truc de Padilha se noie dans un contresens inoffensif permanent. Ce ROBOCOP ressemble beaucoup plus (clin d’œil à l’appui) à un rip-off de L’HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS (mâtiné de K-2000 et TONNERRE MÉCANIQUE). La réflexion autour du méta-humain, transfiguré par son enveloppe métallique, n’est qu’un prétexte pour un déferlement de facilité scénaristique immonde, de SFX horriblement convenus (coucou THE DARK KNIGHT et IRON MAN) et de sentimentalisme répugnant (l’omniprésence de la famille de Murphy est ridicule).
C’est pas que ce film soit une purge ou un ratage absolu (encore que, les rarissimes scènes d’actions sont illisibles et l’intrigue est proprement incompréhensible).
C’est bien pire que ça. On est devant un symbole. Celui d’une industrie cinématographique en état de putréfaction avancée. Les blockbusters scénaristiquement ambitieux ne sont plus. Nous vivons l’âge du SFX-roi. Une ère technologique terrifiante où les films ne sont devenus, à cause de leurs budgets pharaoniques, que d’immenses rollercoasters superficiels en 3D bidule. Nous vivons l’âge d’or des faiseurs idiots. L’âge de Peter Jackson, Guillermo Del Toro, Christopher Nolan et James Cameron. Aucune conscience, morale ou politique (enfin, seuls Nolan et Del Toro essaient encore d’en avoir), rien que des bidules technologico-numérico-mongolos interchangeables, boursoufflés et mort-nés. L’horreur…
En salles depuis le 5 février
2013. USA . Réalisé par José Padilha. Avec Joel Kinnaman, Gary Oldman, Abbie Cornish…
la critique à Plissken c’est par là…
https://youtu.be/INmtQXUXez8
Un peu dur quand même docteur… Pour ma part j’ai eu une (bonne) surprise puisque je m’attendais à un ratage complet après le film épique de Verhoeven (que j’ai revu avant d’aller voir ce nouveau RoboCop).
Bon c’est pas non plus excellent, la musique est naze alors que le thème de RoboCop est mythique (on l’entend au début quand même). Les scènes d’actions ne sont pas folichonnes et on a pas l’impression que RoboCop est un « Cop », ce qui est quand même assez paradoxal avec le titre du film. Et comme tu le dis, on ne sent pas cette atmosphère de violence.
Après, pour les bons côtés, je citerai le début du film. On a une introduction sous forme de critique de la toute puissance Amérique et de son rôle de gendarme du monde. D’ailleurs si on y pense je trouve cela bien fendart que l’opinion américaine ne souhaite pas de robots pour nettoyer ses rues du crime mais accepte que ces robots tuent par centaines des mecs au bout du monde.
Ensuite Padihla, pour se différencier de Verhoeven, a voulu construire une relation autour de la famille de Murphy. C’est pas forcément bien fait mais c’était, pour ma part, un des points à explorer.
Pour finir, je trouve également que l’entrainement en Chine est assez intéressant. Murphy, malgré ses 98% robotique, a quand même une « âme » et des sentiments et malgré l’opinion publique, les bureaucrates avides d’argent souhaitent une machine contrôlable, un outil qui les servira et qui n’a pas de but d’utilité publique.
Enfin voilà, tout ça pour dire que je comprend le désarroi vis-à-vis du chef-d’oeuvre du grand Verhoeven, mais ce RoboCop 2014 n’est p
* Owned par mon clavier ^^ *
** n’est pas non plus une merde infâme.
Voilà mon avis 🙂
effectivement c’est pas une merde infâme. Ce qui m’énerve avec ce film c’est le contre pied systématique et idiot. Padilha fait l’exacte contraire de Verhoeven pour un résultat quelconque. Alors que l’original est quand même un putain de chef d’œuvre!
Non mais honnêtement, sur les scénarios et les dialogues, c’est tout de même la foire au grand n’importe quoi …
Je parle même pas du costume de robocop qui est tout de même encore plus toc que l’original ce qui est qaund même un tour de force vu la différence de budget des deux films.
Je recommande la critique de l’odieu connard (en fait je recommande toutes ses critiques):
https://odieuxconnard.wordpress.com/2014/02/20/robocrap/
ca devrait vous plaire 🙂