
MOVIE MINI REVIEW : Room 237
1980, Stephen King. Stanley Kubrick. Un monument du cinéma horrifique, SHINING. On ne le savait pas mais des nolife (avant l’existence même du terme), un troupeau pathétique de tocards plus ridicules les uns que les autres, avaient trouvé une raison de vivre et d’exister et de dénoncer tout plein de trucs après avoir vu ce chef d’œuvre (un parmi tant d’autres bordel) de Kubrick. Et Rodney Ascher, tel un disciple US des fantastiques belges de STRIP TEASE, donne la parole à ces savoureux tarés de l’espace (qu’on ne voit malheureusement jamais) qui voient des complots et des messages cachés subliminaux du cerveau partout.
Bon. Vous ne le saviez peut-être pas mais SHINING, au delà de l’adaptation étourdissante (et trahison géniale) du bouquin de Stephen King, est aussi un brûlot révolutionnaire dénonciateur qui dénonce tout plein de trucs genre, au choix, le génocide indien, le génocide juif et la falsification de la mission Apollo et l’atterrissage des cosmonautes sur la Lune !!! C’est beau quoi…
Rodney Ascher transforme (volontairement j’espère, mais j’espère vraiment), avec une perversion délicieuse et une fausse innocence hilarante, ce spectacle mégalomaniaco-paranoïaque en comédie perverse. En fait ROOM 237 ne parle absolument pas de SHINING. Ce documentaire est le spectacle consternant (et savoureux) de tocards finis qui se ridiculisent et s’accaparent éhontément le film. Leurs théories, plus grotesques et contradictoires les unes que les autres, ne servent qu’à les glorifier. Ils n’en ont rien à faire de Kubrick et sa filmographie. ROOM 237 n’est là que pour démontrer leur génie analytique nanardissimo. Quel délire. Ce truc est une comédie iconoclaste (et terrifiante quelque part) sur le fanatisme hardcore et l’obscurantisme le plus fou. Ces théoriciens du complot, aussi sympathiques soient-ils, font froid dans le dos. Ils méprisent fondamentalement le film qu’ils prétendent analyser. Seul compte leur « fantastique génie analytique que personne n’a eu avant eux bordel quoi »!!! Rodney Archer, grâce à un montage tout en humour, joue à merveille avec ces multiples théories. Et il laisse délibérément l’ambiguïté s’insinuer dans le cerveau cérébral du spectateur. Ce truc est une fantastique escroquerie ! Un manifeste de la folie humaine !
En salles depuis le 19 juin
2012. USA. Réalisé par Rodney Ascher. Avec Bill Blakemore, Geoffrey Cocks, Juli Kearns…
« On ne le savait pas mais des nolife (avant l’existence même du terme), un troupeau pathétique de tocards plus ridicules les uns que les autres, avaient trouvé une raison de vivre et d’exister et de dénoncer tout plein de trucs après avoir vu ce chef d’œuvre »
Comment te dire … si ce n’est qu’à entendre un truc aussi con à propos des intervenants du film, on est bien tenté de te retourner le compliment de tocard pathétique ridicule.
Ce film est passionnant, non parce que c’est drole de se moquer des passionnés qui prêtent leur voix au film, ça c’est pour les ados (je sais bien que la real tv t’a habitué à croire que tu étais plus grand quand tu écrasais autrui, mais ne va pas croire que les auteurs du film partagent ce besoin d’affirmation), mais de par la mise en évidence de la pluralité, la richesse, la passion et les contradictions des analyses auxquelles toute œuvre d’art se prete – et comment chaque critique y appose sa marque propre, recréant l’oeuvre, mais aussi comme la loupe grossissante peut faire perdre le sens du tout -, au travers de l’oeuvre de Kubrick, oeuvre surchargée de sens.
Contrairement à ce que tu dis, je n’ai vu aucun intervenant dénoncer quoi que ce soit sur le chef d’œuvre de Kubrick, juste des dévots capables d’analyser le film image par image et faire des recherches extensives pour en percevoir la substantifique moelle cachée. Leurs conclusions sont plus ou moins convaincantes, selon la sensibilité de chacun, mais la minutie et le boulot d’analyse accompli par chacun d’entre eux est captivant, hautement enrichissant et rend bien plus honneur à l’œuvre de Kubrick que ce (mini)billet superficiel complaisant.
En gros, à tous ceux que cette (mini)critique à coté de la plaque n’ont pas découragé de jeter un coup d’œil à ce brillant documentaire, si vous aimez le cinéma, la création artistique, découvrir le sens caché qui s’y cache, jetez vous sur ce film captivant. Si pour vous, critiquer c’est sortir des platitudes superficielles creuses servant juste à vous mettre en valeur vous, ce film n’est pas pour vous.
merci pour cette vision diamétralement opposée à la mienne, ça enrichit toujours les débats.
Je continue de penser que ce film (que j’ai adoré) ne parle jamais de Kubrick ni de SHINING. Ces gens qui analysent fiévreusement (et de manière radicalement opposées les unes aux autres, c’est ça qui est passionnant ici) se glorifient en se passant pour des spécialistes de Kubrick. ROOM 237, pour moi, est un film fantastique sur la mégalomanie conspirationniste maladive d’une poignée de personnes.
Elles seules possèdent la vérité vraie.
ON pourrait se jeter à corps perdu dans la description méticuleuse des sens cachés des BIDASSES EN FOLIE, ce serait pareil!
Ben ça ne m’a pas découragé, je comptais le voir, et la critique m’a donné encore plus envie.
J’ai une question pour le docteur : aucune theorie ne t’as un peu interpellé?
l’analyse de l’architecture intérieure de l’hotel (et ses innombrables impossibilités) est amusante. Mais en même temps, on est dans un univers cinématographique, on s’en fout du réalisme hardore! Seule la virtuosité de la mise en scène compte.
Encore une fois ROOM 237 est fantastique.
alors pour toi, No, les mecs qui s’obsèdent sur un détail de détail, qui s’arrachent les cheveux sur la figurine de Dormeur scotchée sur la porte de la chambre de Danny, sachant que Kubrick était ce qu’il était c’est à dire le plus perfectionniste des pointilleux du détail qui tue au point de ne faire un film que tous les huit ans, ces mecs-là se planteraient en croyant avoir trouvé matière à se torturer le bulbe?
qu’ils seraient des nolife juste dans l’espoir de se la péter si un mec vient un jour les interviewer pour un doc sur un film?
concernant LES BIDASSES EN FOLIE je dis pas, c’est p’tet du faux raccord, mais pour Shining, mmhhh…
allez je ne t’en veux pas, crédule comme tu es je parie que tu crois toujours que le mec éclairé par trois mandarines et accroché à des câbles qui montent et qui descendent a vraiment marché sur la Lune…
ok! Mais alors c’est quoi son putain de message à Kubrick???
Dans ROOM 237 t’as autant de messages cachés qu’il y a de mecs qui parlent!
Résultat, ça flingue tout!
On dépasse le stade analytique, on est dans une forme de fanatisme aveugle. Chaque personne connait LA VÉRITÉ VRAIE.
La seule personne qui connait les messages cachés ou pas du film c’est Kubrick et il est mort! Alors…
Ha non, là tu confonds avec Capricorne One, de Peter Hyams.
ouais sauf que Capricorne One est un navet, mais bon, Peter Hyams a fait Outland et pour ça, respect! Mais on s’égare.
c’est quoi son putain de message à Kubrick? va savoir… ce qui est beau c’est que des mecs se prennent la tête là-dessus, et je ne vois pas en quoi il faudrait le leur reprocher, leur dire qu’ils perdent leur temps, c’est un peu péremptoire de les traiter de nolife, je trouve
je me permet de les traiter de nolife parce que leur discours est, en tout cas de mon humble point de vue, totalement délirant voir fanatique.
Dans ROOM 237, et c’est comme ça que je l’ai ressenti, on plonge dans la chronique narquoise d’une folie analytique délirante. Et la multiplication d’analyses aussi passionnantes que contradictoires (et ça il ne faut jamais l’oublier dans ce film) est pour moi la preuve absolu du grotesque de leur posture. Ils aiment SHINING à en devenir fou, j’ai aucun problème avec ça. Ils viennent m’expliquer que je suis un abruti et qu’eux ont tout compris, ben non, désolé. Je vois et je comprends ce que je veux de ce film (et de n’importe quel autre d’ailleurs).
Et le réalisateur, en ne prenant jamais de recul vis à vis de leur théories contradictoires (ça gène personne on dirait), renforce la folie de ces interlocuteurs!
le réalisateur transmet, n’oublie pas que c’est un doc
les mecs ne disent pas qu’ils ont tout compris, ils disent juste qu’ils ont vu un truc que peut-être toi, moi, nous, n’avons pas vu
par exemple Dormeur sur la porte de la chambre de Danny, ben j’ai beau avoir vu le film une dizaine de fois, je suis passé à côté de ça
et je n’avais pas non plus calculé que la distance terre lune était de mille fois deux cent trente sept km, au fait j’ai pas vérifié…
quel est le sens de tout ça? j’en sais rien, seul Kubrick le sait, ou pas, bref
c’est bizarre que t’aies l’impression que les mecs te traitent d’abruti parce qu’ils pensent, probablement à tort d’ailleurs, le délire interprétatif étant le vrai sujet du film là dessus tu as raison, parce qu’ils pensent, donc, avoir découvert quelque chose que tu n’aurais pas vu
que l’omniscience de No soit mise en doute est inconcevable, je comprends ça
tout ce qu’il te reste à faire est de considérer le doute comme une richesse
Pour quelqu’un qui considère le doute comme une richesse, je te trouve bien vindicatif au sujet de Capricorne One. Faut croire que le doute ne fonctionne que pour ceux qui ne sont pas d’accord.
je n’ai aucun doute sur le fait que je n’aime pas Capricorne One 🙂
@SEB
Je n’ai jamais affirmé détenir un quelconque savoir à propos de ce film.
Pour moi, ROOM 237, est un film sur la folie analytique, et le matériau étant le plus méticuleux des cinéastes, le cocktail ne peut être qu’explosif.
Et y a pas plus subjectif qu’un documentaire…
D’autant que connaissant l’humour du bonhomme, Kubrick a sans doute mis tous ces trucs pour se marrer.
eh No, soit je me suis mal exprimé, soit tu m’as mal lu, alors pour faire simple, parce qu’on ne va pas non plus épiloguer éternellement sur ce film dans la mesure où il y a plein d’autres articles passionnants à lire sur ce site, si si, pour faire simple donc, je m’interrogeais sur ton étrange commentaire: « Ils viennent m’expliquer que je suis un abruti et qu’eux ont tout compris »
j’aimerais juste savoir en quoi les mecs traitent le spectateur d’abruti, parce que pour ma part j’ai pas du tout eu cette impression
mes écrits ont un peu dépassés ma pensée la dessus en fait 😉
je trouve leur discours d’illuminés eu peu méprisant dans le fond, genre y que moi qui est compris le truc!
mas je suis aller un peu top loin…