MOVIE MINI REVIEW : Sous Surveillance (aka The Company You Keep)

MOVIE MINI REVIEW : Sous Surveillance (aka The Company You Keep)

Note de l'auteur

 

 

 

L’engagement politique, ses dérives violentes, incontrôlées et condamnables… La clandestinité. Et la peur permanente d’être démasqué. Robert Redford, figure emblématique de la gauche américaine s’attaque à un sujet totalement méconnu par chez nous autres. Les groupuscules gauchistes US des 70’s opposés à la guerre du Vietnam qui ont basculé dans le terrorisme. Et leurs membres qui ont disparu dans la clandestinité. Ce thème, le grand Sydney Lumet (cet immense génie oublié du cinéma américain) l’avait déjà traité dans le fantastique A BOUT DE COURSE en 1988. Mais c’est une autre histoire…

2012. État de New York. Une mère de famille (la belle Susan Sarandon) est appréhendée par le FBI pour le braquage d’une banque (et le meurtre d’un agent de sécurité) vieux de 40 ans. Cette arrestation pousse un petit journaliste (le minable Shia Labeouf, étonnement sobre ici) à s’intéresser à ce groupe mystérieux, le Weather Underground (qui a vraiment existé!). Il va faire remonter à la surface une page méconnue de l’histoire des USA. Et un avocat (Robert Redford), membre de cette organisation va partir, pourchassé par la police, à la poursuite de son passé.
Quelle merveille bordel! Robert Redford, en fidèle disciple de ces glorieux aînés Sydney Pollack ou Alan J. Pakula nous balance un brûlot politique d’une subtilité étourdissante. On sort littéralement bouleversé de ce voyage dans le temps. Ces deux personnages, l’avocat et le journalistes partent à la recherche d’un passé refoulé et brulant d’actualité. Qu’est-ce que l’engagement politique? Jusqu’où peut-il et doit-il aller? Comment assumer ses erreurs passées? C’est le thème central de ce film. SOUS SURVEILLANCE est un film comme on n’en fait plus à Hollywood. Lent, intelligent, passionnant, cérébral. Redford et son casting de taré (Chris Cooper, Nick Nolte, Richard Jenkins, Sam Elliot!!!) nous offrent un spectacle éblouissant. Redford signe une espèce de testament politique et cinématographique fantastique. Là où Clint Eastwood s’est malheureusement planté avec son caricatural GRAN TORINO. C’est franchement étrange de voir un truc aussi prodigieux venir d’Hollywood par ces temps voués aux blockbusters décérébrés, aux films de super-héros mongolos et aux remakes aussi inutiles que lamentables… Un très grand film quoi!

En salles depuis le 8 mai
2012. USA. Réalisé par Robert Redford. Avec Shia Labeouf, Robert Redford, Julie Christie…

 

 

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