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Music Mini Review : Christian Rich- FW14 (Lucky Number/[PIAS] Cooperative)

Music Mini Review : Christian Rich- FW14 (Lucky Number/[PIAS] Cooperative)

Note de l'auteur

Derrière Christian Rich, il ne se cache pas un mais deux producteurs : les frères jumeaux Kewinde et Taiwo Hassan. Mais ils ne s’arrêtent pas à la simple production musicale : dans l’ère post-Kanye où chaque producteur hip-hop rêve d’avoir des placements dans des pubs ou des défilés de mode, les jumeaux Hassan ont conçu leur premier album comme une « collection » de saison. Aveu d’éphémère, ou encore ambition aux dents longues ? Un peu des deux à la fois. FW14 se joue comme une playlist résolument futuriste, taillée pour les voitures et les clubs, mais avec un supplément de bonnes idées en plus.

L’album ne commence pas sous les meilleurs auspices : la schizophrénie du rookie du rap Vince Staples agrémente High, mais avec un drop en fac-similé et une bouillabaisse sonore qui est au total opposé de son brillant premier solo, Summertime ’06. Et pour prendre une comparaison de leurs modèles avoués, les Neptunes, FW14 est un peu un ersatz de leur compilation Clones, avec beaucoup d’artistes hétéroclites. Là où Pharrell et Chad passaient de la power-pop au reggaeton, Christian Rich préfère avoir des hits plutôt traditionnels avec Jay Sean et Jack Davey. Efficace mais malheureusement assez creux.

Heureusement, les bonnes idées pointent le bout de leur nez dans la deuxième partie du CD et la collaboration avec le soulman JMSN, Fast Life. La douce mélancolie des frustrations du chanteur surprend au détour de sa deuxième partie, avec un tourbillon de cordes enveloppant des percussions brésiliennes que n’auraient pas renié Leon Ware. Audacieux. D’autres ballades funky rutilantes viennent égrener le reste de cette collection, comme Real Love avec Angela MacCluskey, ou l’intervention Jackson Five-ienne et défiante à la fois de la chorale d’enfants d’une église d’Atlanta, qui donnent la réplique au quatuor de rock hipster DWNTWN. En résulte un gros son groovy et imposant, cousin béni du D.A.N.C.E. de Justice. Et les harmonies gospel retravaillées c’est aussi le credo du duo, qui approfondit tout ça dans l’instrumental Seven. L’épilogue ensoleillé convoque le revenant Steve Arrington de Slave, alors que la production rutilante frôle l’afrobeat syncopé et que les loups hurlent à la lune. On pourrait croire que tout ça nous amène sur les terres du concept album prétentieux (coucou, Kanye), mais la compilation s’arrête à ce moment précis. FW14 défile vite, très vite et se perd un peu dans l’instant, celui de compter pour les accros au Soundcloud empli de beats plus ou moins grinçants. Mais les grandes idées du duo Hassan ont vraiment un avenir, et ils auront certainement progressé pour leur second projet. Des premiers de la classe un peu disparates mais recommandables.

Play It : Fast Life (feat. JMSN), What More (feat. Steve Arrington)

Skip It : Forever (feat. Jack Davey)

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