
Music Mini Review : Disclosure – Caracal (Deluxe Edition) (PMR/Barclay)
Les frères Lawrence ont une nouvelle bête de course à dévoiler, après une prise d’assaut du monde de la pop internationale grâce à Settle en 2013, l’attrait de ce Caracal, c’est d’abord son casting 4 étoiles d’artistes ambitieux et à coffre : Miguel, The Weeknd, Lorde et Sam Smith. Entre autres. A la fraîcheur des clubs anglais succède, de manière assez logique, une production stéroïdée taillée pour les scènes internationales… et américaines. Eh oui, entretemps, Disclosure a conquis les festivals type Coachella et se sont même attirés les faveurs de Mary J. Blige.
Caracal se veut donc, comme bien des seconds albums de producteurs, un élargissement des horizons artistiques du tandem. On trouve donc du uptempo, du midtempo et des ballades, comme ça tout le monde est content… mais pas forcément plus diverti – on y revient. Côté uptempos, c’est là où on retrouve une certaine « formule Disclosure » faite de remontées gastriques funk en ponctuation de grosses lignes de synthé et de voix qui forcent sur le reverb avant de revenir bien dans la tête pour des refrains instantanément fredonnables… et donc pop. Eh oui. Formule appliquée sur leurs solos un tantinet fades, à savoir Jaded et Afterthought, et avec plus de bonheur lorsqu’ils utilisent l’incontournable du jazz mainstream Gregory Porter pour surplomber Holding On comme dans le Chicago de 1992. Ça et là, des relents d’énergie brute subsistent : en témoigne l’utilisation de la rookie londonienne Nao sur Superego.
Les midtempos sont sans doute la partie la plus réjouissante, avec une approximation du funk du début des années 1980 à leur façon. Face aux baudruches que constituent les singles comme le titre avec Lorde, Magnets, ceux-ci peuvent être aisément ignorés. Mais ils recèlent les indices du renouveau de frères Lawrence qui ont parfaitement digéré les codes du r&b et du funk : Molecules est la meilleure preuve de cette bonne alchimie. Et se trouve être un meilleur titre que la réunion surestimée avec Sam Smith et l’auteur/compositeur Jimmy Napes, Omen, qui se retrouve à être un fac-similé de la Chaka Khan de 1980. Alors que les poids lourds sont réservés pour les pièces montées en Dolby Surround à trois parties (cf. Nocturnal avec The Weeknd), les frères Lawrence prennent des talents largement inconnus et les manipulent pour en dégager le meilleur. Il en va ainsi de la sensation britannique Kwabs, qui emporte l’adhésion sur un mélange homogène de Voodoo (D’Angelo) et de dancefloor chaste (Willing And Able).
Il faut rétablir une vérité sur Disclosure : ce ne sont certainement pas des petits génies du genre, juste des petits malins, qui explorent les genres avec lesquels ils ont grandi avec malice et un certain respect. Ainsi, Caracal est beaucoup trop long, certainement indulgent ça et là, avec une séquence totalement bordélique qui lui donne des airs de compilation. Mais la qualité reste au rendez-vous et la paresse ne semble pas – encore – pointer le bout de son nez.
Play It : Superego (feat.Nao), Molecules
Skip It : Bang That
Tirés juste, mais encore trop gentil pour moi. Un EP dé 5 titres aurait été largement suffisant. La longue gestation n’est plus de mise actuellement, le remplissage et teasing/ marketingreprennent le pas….reste la fraîcheur et la patte anglaise qui permet de rester a flôt….Dommage…