
MUSIC MINI REVIEW : OST 50 Nuances de Grey de Danny Elfman (Universal Studios/Republic Records)
C’est dans la pénombre, éclairé par quelques bougies et paré de mon plus beau string en cuir, que je m’apprête à écrire ces quelques lignes. Faut se mettre dans l’ambiance non ?…
Et bien alors, c’est parti !
Ici on va causer de la musique composée par Danny Elfman, et non de la compilation des titres entendus dans le métrage regroupant Beyoncé et ses copains/copines. Que ce soit clair.
Je préfère te le signifier tout de go cher lecteur : j’aime beaucoup le sieur Elfman.
L’homme est surtout connu pour être l’alter ego musical du réalisateur Tim Burton avec qui il a travaillé sur la très grande majorité de ses films. Son style est reconnaissable dès les premières notes grâce à un univers harmonique qui lui est propre et une utilisation récurrente d’instruments tels que l’orgue d’église, le piano, les cloches et surtout les voix chantées d’une manière très caractéristique (LALAlalaLALAla. Enfin… j’me comprends).
Mais que va donc bien pouvoir donner notre bon vieux Danny dans cet univers érotico-sentimental surtout destiné aux jeunes donzelles fantasmant sur les plaisirs coupables de l’acte charnel ?
Dans l’ensemble, la bande originale est plutôt vaporeuse, lancinante et fragile. Elle est enrobée d’harmonies majoritairement assez inquiétantes et d’un arrangement souvent épuré.
Ici on ne croise point de cuivres ni autres grosses percussions.
Le premier titre, Shades Of Grey, donne l’orientation instrumentale choisie par l’artiste. On y entend des violons, un piano ainsi qu’une basse électrique. Faut vraiment savoir que c’est Danny Elfman derrière cela car franchement, ça ne s’entend pas forcément…
De plus, le thème qu’il a composé ici va être pris et repris dans tous les sens jusqu’aux dernières notes de cette OST, et ce jusqu’à épuisement de l’auditeur. Dommage.
Sur The Red Room, c’est les guitares qui font leur apparition. La six cordes acoustique sera d’ailleurs bien présente et mise en avant dans Then Don’t! et Going For Coffee. Bien sympathique tout ça niveau couleur sonore.
On continue dans le même esprit avec Ana and Christian et sa batterie qui vient soutenir le tout. Ça sonne vraiment comme le playback d’une chanson pop-rock pour le coup.
C’est dans les premières mesures de The Art Of War, dans son harmonie et l’utilisation de percussions mélodiques du type vibraphone, que l’on reconnait enfin la patte du maitre. Mais faut y mettre du sien quand-même, je vous l’accorde.
Enfin, l’envoûtant Bliss nous invite au recueillement avec sa chorale propulsant l’auditeur au septième ciel. Fermez les yeux et laissez-vous faire. Tout va bien se passer.
Une pièce musicale magnifique. Pour moi le plus beau morceau de cette bande originale.
Pour ce 50 NUANCES DE GREY et ses coquines promesses, Danny Elfman se la joue un peu ennuyeux et mou.
Et le plus raillant c’est que ce n’est pas forcément mauvais, avec quelques rares titres qui viennent sauver la mise et rehausser le tout.
C’est classieux mais le compositeur nous a tellement habitué à mieux qu’on en ressort assez déçu au final.
Il ne me reste plus qu’à me débarrasser de ce satané string en cuir car je l’avoue un sentiment de honte commence à poindre en moi.
C’est bon la honte…
Note : Fifty Shades Of Grey Original Motion Picture Score est disponible en téléchargement sur Amazon et iTunes.