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Music Mini Review : OST The Hobbit: The Desolation of Smaug, de Howard Shore (Decca)

Music Mini Review : OST The Hobbit: The Desolation of Smaug, de Howard Shore (Decca)

Note de l'auteur


Nous y voilà, bientôt la fin. Oui, encore une fois. Plus qu’un épisode et Howard Shore aura conclu sa colossale aventure musicale en Terre du milieu. On ne va pas faire un bilan tout de suite, on va sagement attendre le dernier film. Mais on peut d’ors et déjà applaudir l’incroyable constance (elle se reconnaîtra…) avec laquelle Shore a mené les deux sagas tirées des romans de Tolkien. D’autant qu’une fois de plus, le compositeur n’y est pas allé avec le dos d’une cuillère morte. Pensez donc, près de deux heures de musique supplémentaires à ajouter au 8 heures (à la louche) déjà existante. Comme je le disais, c’est colossal.

Alors quid de cet opus ? Et bien, comme les précédents, il n’est ni meilleur, ni moins bon. Shore garde le cap et The Desolation of Smaug contient tout autant de passages magnifiques que les autres opus. Il s’offre même à deux ou trois reprises, un petit tour du côté d’Ennio Morricone, en lui pompant un brin le Miserere de The Mission. En même temps, c’est tellement bien fait qu’on peut difficilement lui en vouloir. Et puis mine de rien, ça colle complètement à l’univers, alors pourquoi pas ? Petite nouveauté, l’utilisation du cymbalum, instrument jusqu’ici absent (il me semble), qui se paie ici la part belle puisqu’il intervient vers la fin donc visiblement pas loin de l’apparition de Smaug, le terrible dragon. Ça nous donne d’ailleurs une suite de morceaux particulièrement efficaces allant de The Courage of Hobbits jusqu’à Smaug, et qui à en juger par la puissance, nous promet des scènes pas piquées des hannetons.

Malheureusement, The Desolation of Smaug contient aussi tout autant de passages regrettables que dans les autres opus. Je ne vais pas vous faire une diatribe là-dessus, mais j’ai toujours pensé que Shore n’était pas vraiment la bonne personne pour ce type d’univers. Autant ses thèmes dramatiques sont tous incontestablement superbes, autant ça pêche quand même pas mal du côté de l’action. Si le compositeur sait donner de l’ampleur à ses compositions, cette même ampleur devient un peu pataude lorsqu’il s’agit de donner dans le dynamisme. Par exemple The Forest River, qui est probablement le morceau le plus enlevé du score, ne parvient jamais réellement à s’envoler, clouer au sol par un orchestre bien trop chargé et solide. On voit bien que Shore a tenté de faire un truc à la Slalom on Mt. Humol de Williams (Indiana Jones and the Temple of Doom), mais qu’il n’y est pas vraiment parvenu parce qu’il faut bien l’avoué, c’est pas trop son truc. Shore n’a pas la légèreté de Williams, ou même de Poledouris, un temps considéré par Peter Jackson pour LOTR (pourquoi Basil ? Pourkwaaaa ????). Si la puissance est au rendez-vous, la vivacité est malheureusement hors-jeu. C’est tout le problème d’avoir choisit Wagner, là où Stravinsky aurait sans doute été plus préférable.

Mais cette critique vaut tout autant pour The Desolation of Smaug que pour les autres opus. C’est un défaut général dû au style de son compositeur et qui n’enlève rien à son talent de musicien. D’autant que c’est pas maintenant que le père Shore va faire volte face et c’est pas ce qu’on lui demande. C’est juste un regret sur lequel je ne m’étendrais pas d’avantage. C’est bientôt Noël, et comme presque tous les ans depuis 2001, on va aller voir nos chers Hobbits se dépatouiller d’une situation pas possible et après, on ira boire une bonne bière au chaud, en chantant Misty Mountains Cold. Comment ça, j’en fais trop ?

 


 

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