
Music Mini Review : OST Thor: The Dark World (Hollywood Records)
Brian Tyler. Ce nom, parmi d’autres, évoque tout ce qui ne va pas à mon sens avec l’art délicat et élégant de la musique de film. Et le score de Thor: The Dark World en est un exemple flagrant. Rien que de voir son nom apposé à la bande « originale » du film, me fit tressauté d’effroi. Mais bon, me suis-je dis, après tout Henry Jackman s’en est plutôt bien tiré avec Captain Philips, pourquoi pas Tyler ? Mais j’avais omis qu’il fut un temps le musicien attitré de Zack Snyder avant que ce dernier ne se barre chez Warner/DC. Depuis il semble se venger en ruinant la quasi totalité des scores pour Marvel… Je sais, moi non plus je ne comprends rien à cette vengeance mais le résultat est là. Je vais vous faire gagner du temps, si ce n’est les 25 secondes de Uprising (le 17ème titre, pour ceux qui auraient le courage d’aller jusque là), il n’y a strictement rien d’intéressant ou que vous n’ayez déjà entendu 25 millions de fois.
Pourtant ce n’est pas comme s’il partait les mains vides. Quitte à ignorer le score de Patrick Doyle sur le premier Thor, il pouvait aussi s’arranger pour rester dans la ligne directrice lancée par Alan Silvestri sur Avengers et Captain America. Mais non, au lieu de ça, il est allé chercher du côté de l’évident, du facile et du paresseux. Amateurs de délicatesse, d’élégance et d’originalité, passez votre chemin, ici vous n’aurez qu’un orchestre dont la seule raison d’être est de faire le plus de bruit possible. Quant à Marvel, c’est clairement pas en allant chercher de ce côté là qu’ils parviendront à établir une quelconque identité musicale à leur productions, même en nous balançant une fanfare.
Juste une petite précision cher Sheppard, tu as confondu Brian Tyler avec un autre compositeur Tyler Bates. Et c’est bien Tyler Bates qui a été le compositeur attitré de Zack Snyder sur l’Armée des Morts, 300 ( où il a « repris »… Euphémisme… le Titus de Goldenthal ), Watchmen et Sucker Punch.
Sinon, je t’accorde le côté über-bourrin et sans âme qu’est devenu la musique du sieur Brian Tyler. Mais n’oublions pas non plus que la demande vient souvent ( qui a dit toujours ? ) des producteurs qui imposent ce manque d’inspiration ( relire d’excellentes interviews de Christopher Young où il déplorait que les producteurs lui demandaient incessamment de refaire du « Hellraiser » ou du « Jennifer 8 » ). Le cinéma hollywoodien est une industrie, sa musique en est un ingrédient, le plus grand dénominateur commun son crédo.
Et à celui qui regrette le temps passé, qu’il ré-écoute certaines B.O. du maître Jerry Goldsmith, du grand John Williams, de l’élégant John Barry: Eux aussi passaient leurs temps à recopier leurs partitions en changeant le « main title ». Les arrangements et les orchestrations étaient plus travaillés, certes mais pourquoi se faire chi.. quand on dispose de samples, de loops, d’ostinati de cordes dans son ordinateur ? Tant que ça rythme la main qui plonge dans le seau de pop corn, le public se régale, non ?
Bernard Herrman, Elmer Bernstein, c’est qui ?
Bon, je retourne écouter ma collection complète de disques de chez Remote Control pour me laver les oreilles !
Tu as parfaitement raison, j’ai confondu les deux Tyler… en même temps leur musique se ressemble tellement dans le rien et le pompage que la confusion est compréhensible. Merci pour cette précision et mea culpa.
Maintenant, pour le reste de ton commentaire, je suis en partie d’accord certes, sans être aussi désespéré que toi. La « nouvelle » génération a tout de même son lot de grands compositeurs. Pas beaucoup je te l’accorde, mais quand même. Même si les producteurs demandent toujours au compositeur de refaire la même chose, il appartient aussi au musicien d’imposer son style tout en respectant le cahier des charges. Marco Beltrami, par exemple, est assez fort à ce petit jeu et on reconnait le vieux routier, mais d’autres, comme Giacchino, ont su par chance ou par insistance (ou les deux) imposer un style.
Évidemment, on aimerait en avoir plus, plus souvent.
« en même temps leur musique se ressemble tellement dans le rien et le pompage… »
Désolé, mais c’est un peu court… Quand on confond deux compositeurs dont la musique n’a rien à voir, simplement en raison d’une ressemblance de noms, je trouve pas très élégant d’essayer de sauver la face avec un post méprisant en essayant de faire croire que les deux se valent, alors que n’importe quel béophile sérieux a un respect certain pour Brian Tyler – un compositeur inégal mais capable du meilleur, il l’a prouvé – qu’il n’a généralement pas pour Tyler Bates – dont les plagiats ne sont pas un secret.
Brian Tyler a attiré l’attention dès ses débuts avec deux partitions mémorables au style immédiatement identifiable (Children of Dune, qui a été repris pour d’innombrables bandes annonces, en raison de son efficacité et son souffle, et Frailty, qui le fit remarquer par William Friedkin, un réalisateur connu pour choisir ses musiques avec soin, qui l’engagea ensuite sur Hunted).
Pour ce qui est du talent et de la compétence, Brian Tyler est, à son meilleur, très comparable à Giacchino (Brian Tyler lui aussi a bossé pour le jeu vidéo et à une attirance pour les sons jazzy à la Lalo Schiffrin/john Barry – cf. Now you see me, considéré par le critique très exigeant de Filmtracks Review comme un des meilleurs soundtracks de 2013).
Je comprend qu’on soit déçu par son Thor qui, comparé à celui de Patrick Doyle, manque de thèmes notables et d’un développement adéquat, se contentant souvent d’un mur de son destiné à supporter les images, mais dire que Tyler représente tout ce qui ne va pas dans la musique hollywoodienne d’aujourd’hui, ou l’accuser de pompage, c’est au minimum mal renseigné. Il est précisément un compositeur à l’ancienne, qui sait orchestrer et maîtrise la composition classique, et à l’occasion, arrive à créer des thèmes épiques, (Iron Man 3), ou des ambiances mémorables et originales (The Hunted).
Au final, j’ai l’impression que vous n’avez pas fait l’effort de vous renseigner un peu mieux sur votre sujet avant de lancer une méchante pique un peu au hasard pour justifier votre erreur.
Je suis un modeste amateur de BO et celle-ci ne me déplait pas, j’aime bien son côté « über-bourrin » même si je lui reconnais effectivement un aspect déjà-entendu/passe-partout (elle me rappelle Le seigneur des anneaux, parfois).
Je n’en ferai pas ma BO de chevet, mais elle se laisse écouter dans les transports…
C’est clair que les trucs plus fins, ça ne passe pas dans les transports.