Music Mini Review : Pearl Jam – Lightning Bolt (Mercury)

Music Mini Review : Pearl Jam – Lightning Bolt (Mercury)

Note de l'auteur

 

De tous les groupes de la scène « grunge », Pearl Jam a toujours été mon préféré. Moment nostalgie, j’ai encore la place de leur concert daté du 22 juin 1992 (n°000,049, 150 Francs… putain 23 € !) où le groupe à peine découvert avait enflammé l’Elysée Montmartre, faisant taire jusqu’à leurs détracteurs les plus sévères. Plus qu’une version « beau gosse » de Nirvana, Pearl Jam était un sacré putain de groupe au charisme hallucinant, capable de mener la « révolution » jusque dans les stades. Certes, ce doux rêve s’est en partie éteint par un sombre jour de 1994 avec le décès de Kurt Cobain et au final la véritable révolution fut électronique.

Mais plus que tout, ce fut surtout le changement de siècle qui mit un point quasi final au mouvement. Même si de tous les groupes de cette époque, la bande à Vedder semblait la plus capable à négocier le virage sans trop de casse, il n’en fut malheureusement rien. Dès l’album Yield, le groupe semblait montrer des signes de faiblesse mais je gardais secrètement l’espoir qu’un jour, Peal Jam revienne avec un album de la force de No Code. J’avais mis assez naïvement de côté l’influence de Neil Young sur l’ensemble de la scène et, s’il convient de dire que le chanteur canadien a sorti plusieurs chefs d’œuvre, une bonne moitié de sa discographie a tout de même assez mal vieilli, en plus d’être un brin pénible.

Et c’est exactement l’impression que laisse l’écoute de Lightning Bolt. Un album vieux avant même d’être sorti, joué par un groupe qui, faute d’avoir su se renouveler, s’est enfoncé dans un son de plus en plus lisse. Conséquence néfaste (ou pas) du numérique, la batterie fait « poc » alors qu’elle devrait faire « boum », les amplis ne grésillent plus et le gentil bordel qui semblait régner en maître sur les opus précédents, ce côté « enregistré à l’arrache », a totalement disparu. Pourtant, le talent de composition est encore là et l’album contient dans sa première moitié quelques super titres. Mais le propre n’a jamais sied à Pearl Jam et une fois de plus, la production par trop appliquée et trop peu inspirée de Brendan O’Brien vient plomber de manière rédhibitoire l’ensemble du disque.

Fallait-il qu’ils aseptisent à ce point leur son alors qu’il y a peu, ils sortaient une version remixée de Ten, plus proche de la force brutale de Vs ? Quelle cohérence il y a t-il entre le fait de revenir sur un premier album jugé trop propre et de livrer un nouvel album à la froideur presque plastique ? Aucune, sans doute, si ce n’est le désir de continuer, coûte que coûte, sans trop savoir comment, ni pourquoi. Oui, décidément, les années 2000 ont été dévastatrices et c’est au tour de Pearl Jam de rejoindre les rangs des vieux groupes rincés. Quant aux autres, ils ont eut la bonne idée de s’arrêter avant.

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