
Bilan à mi-saison : Nashville
En débarquant à la rentrée sur la grille d’ABC, la série sur la country de Callie Khouri a fait sensation. 13 épisodes plus tard, le bilan est un poil plus contrasté. Sans devenir déplaisant, le show musical à tendance soapesque rentre plus souvent dans le rang qu’il ne surprend.
Pour ceux qui n’ont pas suivi
Nashville, c’est d’abord l’histoire de deux chanteuses dans la capitale de la country music. D’un côté, Rayna James (Connie Britton), une valeur sure des maisons de disques qui, aux yeux de ses producteurs, marque un peu le pas. De l’autre, Juliette Barnes (Hayden Panettiere), étoile montante qui séduit autant ses fans avec ses chansons qu’elle ne désespère son producteur à cause de son comportement d’enfant gâtée.
Parallèlement, un chanteur à belle gueule et un joli-gentil-duo-un-peu-gnangnan font leurs premières armes sur scène et en coulisses… alors que la course pour le fauteuil de maire bat son plein (cherchez le truc en trop).
Ce qu’on avait pensé du pilote
Qu’il était vachement bien. Vraiment. La présentation des différents protagonistes marchait bien et l’utilisation de la musique donnait un joli relief aux relations qui unissent les uns et les autres. Il s’en dégageait une impression de subtilité assez forte, et une capacité à surprendre que l’on n’attendait pas forcément au départ.
L’évolution de la série : vous avez dit « trop classique » ?
La force de Nashville, c’est de pouvoir compter sur deux premiers rôles féminins forts et interprétés par deux actrices qui ont beaucoup de talent. Si on s’attendait à ce que Britton fasse le job, on est en revanche un peu plus surpris par Panettiere, qui continue à porter son rôle sur ses épaules.

Hayden Panettiere est comme un ficus, en fait : la musique lui fait beaucoup de bien. Beaucoup plus que les pom-poms. Photo ABC
Parfois exaspérante, parfois touchante, souvent complexe, le personnage de Juliette Barnes aura confirmé tout au long de cette première partie de saison qu’il est LE protagoniste le plus attrayant de la série. Et ce n’est pas faire de l’ombre au personnage de Britton que de le reconnaître : Rayna James a, elle, un « parcours émotionnel » plus classique dans le même laps de temps.
Le souci de la série, en revanche, c’est que ses scénaristes ont tendance à ressortir de bonnes grosses ficelles narratives pour faire avancer l’ensemble, que ça se voit et que cela montre surtout les défauts du show.
Le défaut principal : le manque de charisme évident des personnages masculins. Si Deacon, le guitariste, parvient à surprendre occasionnellement, on serait en peine d’écrire la même chose pour Avery ou Gunnar, qui ont du mal à arracher la grosse étiquette de « personnage fonction » qu’ils ont dans le dos. En fait, on a beaucoup de mal à retrouver chez ces trois hommes la profondeur des deux dames de coeur de Nashville: le plus souvent, ils suivent une trajectoire attendue, convenue. Sans qu’une véritable émotion ne se dégage de ce qu’ils vivent.
Si c’est gênant avec ces trois-là, c’est carrément inconvenant avec Teddy, le mari de Rayna, qui court après le fauteuil de maire. Sans odeur et presque sans saveur, incarné par un Eric Close à qui il ne manque plus que le panneau « Je suis là pour le chèque », le petit père Conrad est complètement empêtré dans une intrigue déconnecté du reste… et ça se voit.
Comme, à côté de ça, le personnage interprété par Powers Boothe (le père de Jenna) est nettement moins présent, on se dit qu’il ne fait pas bon être un mec à Nashville. Même quand on s’appelle Gunnar. Non content d’être embarqué dans une bleuette sympathique, ce dernier doit effectivement composer avec une partenaire aux grands yeux humides qui sait être parfois très agaçante dans son jeu… et ce n’est pas tous les jours faciles (Clare Bowen, disons les choses : tu es parfois aussi expressive qu’une grenouille sur un nénuphar).
Comprenons-nous bien : Nashville n’est pas devenue une série que l’on ne peut plus regarder. On en est loin. Mais il existe un certain décalage entre les prémices posées par Khouri, la subtilité qui s’en dégageait, et la suite qui est bien plus bateau. Soapesque (normal) mais sans beaucoup d’imagination (moins normal). On appelle ça le syndrome Desperate Housewives, celui de la série qui promet beaucoup mais a souvent du mal à aller au bout de sa démarche. Ce qui est plutôt frustrant.

Charles Esten en mode « Je souris parce que je m’en sors pas trop mal ». Ouais, mais de justesse. Photo ABC
Le meilleur épisode
Pour moi, c’est toujours le 1.02, I can’t help (if I’m still in love with you). A cause de sa finesse d’écriture. A cause de son duo final qui a fait vider une boîte de mouchoirs au sieur Plissken. Et parce que tout se développe avec une vraie fluidité. Ô surprise : j’ai choisi un épisode écrit par la créatrice de la série.
En fait, Nashville est sûrement un show à l’ancienne, et dont les meilleurs épisodes sortent toujours de l’imagination de son showrunner. Le truc, c’est qu’il serait bon que les épisodes avec ou sans Khouri ne souffrent pas trop d’un gros décalage.
Au final, on donnera à cette première partie de saison une note de 3 Mars sur 5. Mais juste parce que l’on ne peut pas mettre 2,5…
Cher Nicolas,
Encore une fois « Nashville », je comprends pas… je dois passer à c^ter d’un truc…
J’ai du voir les 6 premiers épisodes, j’ai vraiment essayé, mais je ne comprends pas ce que tout le monde trouve à cette série.
Pseudo-musical mais sans l’assumer complètement comme un « Glee » (Qui lui reste tres, mais alors TRES supérieure sur ce point).
Ecriture nian-nian
Personnages dont les enjeux tiennent en deux lignes…
Bref, je comprends pas, mais alors pas du tout…
C’est marrant… perso, je trouve que Nashville dans ses bons moments évite justement le piège du pseudo-musical dans lequel tombent Glee et Smash. Que la musique donne un vrai relief au propos. Le problème, c’est que ça ne le fait pas à tous les coups, loin de là. Et que le concept de « vraie série musicale » attend toujours, depuis quelques années…