Cet été, mettez-vous à jour sur The Neighbors (bilan de la saison 1)

Cet été, mettez-vous à jour sur The Neighbors (bilan de la saison 1)

Note de l'auteur

La bonne surprise de 2012/2013 ? Oui, sans doute.

Au terme d’une année de comédies décevante, la série imaginée par Dan Fogelman (scénariste de Crazy Stupid Love et Cars) est une des rares à avoir obtenu (de justesse) la commande d’une saison 2. Ce n’est que justice : en 22 épisodes, elle aura su faire fructifier son postulat de départ loufoque pour développer une histoire qui monte en puissance.

On ne devrait rien attendre d’une série. Jamais. Quand elle est mauvaise, votre déception disparaît vite et quand elle est réussie, ses qualités apparaissent avec une rafraîchissante simplicité.

L’automne dernier, quand The Neighbors a débarqué sur ABC, je me disais que j’avais tiré la paille la plus courte : pendant la distribution des nouveautés à regarder au sein de l’équipe du Daily Mars, j’avais effectivement récupéré la série qui parle des Zabrovniens. Et franchement ça ne me disait rien de rien.

Plusieurs raisons expliquaient ma méfiance. La première : la bande annonce me paraissait assez moche. La deuxième, c’était le propos même de la série : une famille du New Jersey s’installe dans un quartier résidentiel occupé par des aliens (les Zabrovniens, donc). L’idée m’avait semblé convenue au possible.

Enfin, cerise sur le cageot, la distribution comptait dans ses rangs Jami Gertz et Lenny Venito : tous les deux incarnent les Weaver, les parents de la famille qui emménage. À titre personnel, je dois dire que c’était un gros souci : je ne les ai effectivement jamais apprécié dans aucune série.

Mis bout à bout, ça commençait à faire beaucoup. Autant vous dire que cette comédie ne partait pas en terrain conquis.

Voilà ce qui arrive quand on laisse une extra-terrestre devant Real Housewives of New Jersey… Photo ABC

Et pourtant, The Neighbors, ça le fait. Vraiment. Tout ça grâce à une belle série d’atouts que je m’en vais vous lister.

1 – The Neighbors aime beaucoup la télé

Plutôt que de simplement remettre au goût du jour le principe fondateur de Third Rock After The Sun – des aliens découvrent la vie sur Terre et plongent dans des situations absurdes – The Neighbors raconte l’histoire d’aliens qui découvrent la vie sur Terre en regardant beaucoup trop l’écran de télévision… ce qui donne beaucoup de situations absurdes.

Ce petit détour narratif ancre solidement le récit de la série dans la culture populaire américaine et c’est ce qui lui donne une dimension aussi mordante que délirante. Le ton est donné dès le pilote, avec le nom des personnages (Larry Bird, Jackie Joyner-Kersee, Reggie Jackson, Dick Butkus : les Zabrovniens ont pris le nom de légendes du sport US pour « se fondre dans la masse »…) mais cela va bien au-delà.

2 – Être Zabrovnien, c’est être un très bon acteur

Un quatuor en or. Photo ABC

Il fallait au moins ça pour me faire avaler la pilule Gertz/Venito, mais c’est une évidence. Simon Templeman,  Toks Olagundoye, Tim Jo et Ian Patrick sont d’excellents acteurs, tous dans des registres bien différents. Dans le rôle de Larry Bird, leader de la communauté, Templeman joue habilement sur le côté snob de ses origines britanniques pour marquer sa supériorité sur les autres ; là où Olagundoye compose un personnage assez rigide mais très énergique.

Tim Jo, lui, est plutôt bon dans le rôle de Reggie Jackson, l’ado sensible et pas franchement dans la plaque… mais Ian Patrick lui vole souvent la vedette. L’interprète de Dick Butkus joue complètement sur un physique hors normes et il est souvent bien gâté par les scénaristes. C’est sans doute le gamin le plus drôle de la saison qui vient de s’achever.

3 – La série multiplie les combinaisons

Clara Mamet joue Amber Weaver. Et oui, c’est la fille de David Mamet et la demi-sœur de Zosia Mamet (Soshanna dans Girls). Photo ABC

C’est en voyant la saison 1 de The Neighbors que l’on comprend mieux ce que Happy Endings a loupé cette année.

La série de Dan Fogelman n’hésite pas à casser plus d’une fois les binômes évidents (Larry/Marty Weaver, Jackie/Debbie Weaver, Reggie/Amber, l’aînée des Weaver) pour générer des situations particulièrement efficaces et très drôles. À ce titre, les échanges entre Larry et Amber sont toujours des moments très savoureux. Cela laisse à penser que les scénaristes ont bien l’intention d’exploiter rapidement toutes les associations possibles… ce qui est toujours encourageant dans une comédie.

4 – Il y a une intéressante  montée en puissance

Disons les choses : si le début de la saison 1 est engageant, la partie comprise entre l’épisode 8 et l’épisode 13 est un peu plus faible. L’évolution de la relation entre Amber et Reggie Jackson va cependant marquer un tournant. Tournant qui va propulser la saison vers un dernier quart vraiment réussi, aussi rythmé et inventif que drôle. L’excellent Mother Clubbers (1.18) et l’épisode musical Sing Like a Larry Bird (1.20) devraient achever de vous convaincre: The Neighbors est une comédie aussi improbable que bien fichue.

Vivement septembre, pour la confirmation.

THE NEIGHBORS, Saison 1 (ABC)

Créée et showrunnée par Dan Fogelman

Avec Lenny Venito (Marty Weaver) Jami Gertz (Debbie Weaver), Simon Templeman (Larry Bird), Toks Olagundoye (Jackie Joyner-Kersee), Tim Jo (Reggie Jackson), Ian Patrick (Dick Butkus), Clara Mamet (Amber Weaver), Max Charles (Max Weaver) et Isabella Cramp (Abby Weaver)

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