On a vu… bon sang, mais ça fait vingt ans !

On a vu… bon sang, mais ça fait vingt ans !

Happy Birthday, Mr Crane…

Quand on a grandi devant une télé dans les années 90, il y a des jours plus étranges que d’autres. Pas des jours qui vous font vous sentir vieux, non merci. Juste des jours où l’on se rend compte que le temps passe plus vite que les rêves, pour paraphraser le titre français d’un épisode d’Urgences écrit par Lydia Woodward.

La semaine dernière, la diffusion du pilote d’X Files célébrait son vingtième anniversaire. Aujourd’hui, c’est au tour de celui de Frasier. Samedi, ce sera celui de NYPD Blue, série phare à l’époque et qu’on a beaucoup trop tendance à oublier aujourd’hui (on y reviendra, d’ailleurs). Avant ça, en janvier, c’était Homicide qui avait fait le coup aux téléphages… et bon sang, la mère de Luka Kovac avait bien raison.

Ne vous attendez pas à ce que je vous dise que c’était mieux avant. C’est faux. Et stupide. Dans les années 90, les choses étaient différentes, c’est tout. Alors, oui : la facilité, c’est  de balancer les noms les plus ronflants de l’époque et de dire que les networks, à l’époque, c’était autre chose, ma brave dame.

Avec Seinfeld, Friends, avec Spin City (merci, Canal Jimmy !). Avec Sam Beckett que l’on laissait dans des situations toujours plus improbables à la fin de chaque épisode de Code Quantum. Avec les Zwick et Herskovitz qui tentaient de chouettes trucs qui ne marchaient pas (Angela 15 ans, Relativity) mais avaient franchement de la gueule.
Il y avait aussi The WB qui proposait des séries où tous les tétons n’étaient pas proéminents mais devant lesquels on ne s’ennuyait pas pour autant (Les tétons. Et les séries. Les deux).
Sans oublier ABC qui commandait dix séries à Steven Bochco parce qu’à l’époque, c’était le roi du pétrole. Tout ça pendant que CBS et David E. Kelley récupéraient plusieurs Emmys et Golden Globes avec Picket Fences et Chicago Hope.

Oui : dit comme ça, ça fait marcher la machine à nostalgie.

NYPD Blue, saison 1 : ou quand Caruso cachait qu’il avait les mains sur les hanches. Une autre époque, messieurs-dames.

Mais c’est oublier le reste.

Oublier CBS et son triangle des Bermudes sériel Walker, Texas Ranger/Docteur Quinn, Medecine Woman/Touched by Angel. Oublier la kyrielle de sitcoms créées pour des acteurs venus faire coucou dans Friends (Ah, The Closer avec Tom Selleck et Brooke Shields avec Suddenly Susan retitré Susan ! en français – tout ça sans l’aide de Dominique Montay). Oublier UPN et ses séries ratées (Shasta McNasty, anyone ?) entre deux épisodes de Star Trek : Voyager.

Oublier aussi qu’à une époque, les chiens dans les séries étaient souvent des bergers allemands. Avec des noms d’acteurs noirs (Spike dans Demain à la Une et Denzel dans Profiler). Et personne ne bougeait pour râler.

Promis : je ne referai pas de billet de la sorte en 2014 pour les 20 ans de Friends, Due South et Urgences… mais bon : quand on a vécu ses premières émotions de sériephile à un moment donné, le fait de repenser à cette époque éveille en chacun un sentiment. Un truc pas forcément descriptible par les mots « C’était bien » ou « C’était nul » mais qui se vit à chaque fois intensément.

Un petit quelque chose qui vous file le sourire et qui n’est pas près de vous quitter.

Ca te fait marrer, toi le fan de The Vampire Diaries ? Profites-en : toi aussi, en 2030 (dans trois jours), tu auras ce sourire. Et tu pourras te dire que le temps est décidément une chose étonnante. Ca et « C’est qui, Lydia Woodward ? » aussi. Sale gosse.

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