#critique On a fait le tri (N°16)
Parce qu’on n’a malheureusement pas le temps de vous parler en détail de tous les bouquins qui sont passés entre nos mains, « On a fait le tri » revient sur les dernières (ou bien lointaines) sorties de la planète BD.
SUPER CACA RENTRÉE DES CLASSES (T.1)
Attention OSNI en vue ! Objet scatologique non identifié (ou pas totalement) que l’on nommera Super caca. Pur produit de l’imagination d’un petit mec prénommé Luca, cette fiente olfactive embaume la fraise (sic). Né d’un rêve (ou d’un cauchemar), il permet à son créateur, orphelin, d’intégrer l’Imagi-School où il devrait en apprendre plus sur ses origines. Bon d’accord, c’est vachement moins clinquant que le Tricéractyle de Léa, le Condor de Nathan ou le Gigalem de Régis mais Super caca va devenir au fil de ce premier tome un allié bien ingénieux. Prête à tout pour défendre son géniteur, la super-crotte va même jusqu’à soulever la jupe de Léa, dont Luca est amoureux. Collé pour ce geste pourtant pas commandé, le petit garçon assiste impuissant à la disparition de son ami Hugo pour clore cette Rentrée des classes.
On nous a vendu « un voyage initiatique qui parle d’amitié, de justice et du difficile moment de l’adolescence. » On n’a pas retrouvé mais la lecture est moins repoussante que le titre.
Super Caca (T.1)
De Davy Mourier, Stan Silas et Valérie Sierro
Éditions Delcourt
EKHÖ, MONDE MIROIR
Bon d’accord, on a vraiment fait les fonds de tiroir, ceux très hauts dans l’armoire que l’on n’ouvre jamais et on est tombé sur cet OBNI. Objet bd non identifié où une nymphette, Fourmille, prend un banal vol pour New York. Elle y fait la connaissance de son voisin de rangée, Yuri. Sauf qu’à la suite d’un bon vieux coup de foudre sur la carlingue bien sûr, les deux basculent dans un monde parallèle. Un monde pas totalement éloigné du nôtre mais où règnent les Preshauns, des Tic et Tac un peu borderline. Fourmille est bipolaire et se prend à certains moments pour sa tante revêche. Ce qui la conduit à s’engueuler avec Yuri puis à se rabibocher dans un lit. De l’heroic fantasy un peu grivoise qui se lit très bien et qui a des suites puisque la série en est à son cinquième opus.
Ekhö, Monde miroir
De Christophe Arleston et Alessandro Barbucci
Éditions Soleil
MARCAS, MAÎTRE FRANC-MAÇON – LE FRÈRE DE SANG (3/3)
Les « frères trois points » sont de retour pour la conclusion du Frère de sang. Emmenés comme de juste par le commissaire Antoine Marcas, frangin parmi les frangins. On voyage entre New York au XXIe siècle et Vauvert, dans la proche banlieue parisienne au XIVe. On apprend par ailleurs que la statue de la Liberté contient un laboratoire d’or alchimique et que la Tour Eiffel est constituée de 5 000 tonnes du même métal… C’est aussi la fin de l’histoire pour Nicolas Flamel, copiste supposé alchimiste, qui traversa les siècles grâce au Grand œuvre. La pierre philosophale, la transmutation des métaux en or et la vie éternelle. La quête ultime en somme qui ne se termine pas toujours bien. L’avantage, c’est que les anciens journalistes du Parisien assurent eux-mêmes l’adaptation de leur roman, comme ça il n’y a pas de loupés. C’est Éric Albert qui nous offre un trait précis.
Marcas, Maître franc-maçon
D’Éric Giacometti, Jacques Ravenne et Éric Albert
Éditions Delcourt
JE, FRANÇOIS VILLON – T.3 : JE CRIE À TOUTES GENS MERCI
C’est également le dernier tome de la série, l’adaptation du texte de l’écrivain Jean Teulé, amateur et professionnel reconnu de BD. C’est la quatrième adaptation dans les planches de l’ex de Canal+. Ce troisième tome décrit la vie de calvaire de l’auteur de la célèbre Ballade des pendus qu’il composa alors incarcéré. François de Montcorbier, dit Villon doit être exécuté mais il est finalement proscrit. L’usage du vieux françois, l’ancien français, ne rend pas la compréhension aisée mais il est évidemment de saison. On a moins été séduit par le dessin de Luigi Critone, mais cette trilogie est une vraie découverte du plus célèbre des poètes de la fin du Moyen Âge.
Je, François Villon
De Jean Teulé et Luigi Critone
Éditions Delcourt
