On a fait le tri n°39

Doumé Nikoni septembre 04, 2018 BD - COMICS

Parce qu’on n’a malheureusement pas le temps de vous parler en détail de tous les bouquins qui sont passés entre nos mains, « On a fait le tri » revient sur les dernières sorties de la planète BD.

EKHÖ – LA SIRÈNE DE MANHATTAN

Pour le tome 8 de cette série de fantasy loufoque, Fourmille, capable d’accueillir dans son enveloppe corporelle les âmes des mourants, se mue en détective de choc. Et en œnologue de prestige pour combattre dans le milieu du vin un ennemi assez inattendu. Toujours aussi drôle, toujours aussi bien foutu, la recette du monde miroir sans électricité et avec des moyens de transport iconoclastes nous attire toujours autant. Ça ne se prend pas au sérieux mais le scénario se complexifie à mesure que la série déroule ses épisodes. Pour 20 minutes de détente sans prise de tête, faites confiance à Fourmille Gratule et Yuri Podrov, les deux héros.

Écrit par Christophe Arleston
Dessiné par Alessandro Barbucci
Édité par Soleil

ALTO PLANO – NEW YORK

El Gringo de Jacques Vabre peut bien aller se rhabiller. Là, on est dans l’équitable. Là, on est dans la ressource pérenne. Bon, en vrai, Albane essaie toujours de se dépêtrer dans le marigot de la société Ethnic coffee. Loin du café éthique, on estourbit pour la tune. Toujours et encore. Polar corsé avec un équilibre parfait entre robusta et arabica, cet album fonctionne aussi bien que les deux précédents. Cela a également le mérite de faire découvrir de l’intérieur un monde où tout n’est pas rose. Où la spéculation va encore plus loin que ce que l’on peut penser. Pas inutile à l’heure de cette mondialisation ultra-libérale.

Écrit par Corbeyran et Vanessa Postec
Dessiné par Luc Brahy
Édité par Delcourt

JOUR J – LE DIEU VERT

Épisode 34 pour ce rendez-vous toujours attendu d’uchronie. On retrouve en l’espèce deux héros du tome 26 : Jeanne, condottiere de la compagnie blanche, et son amoureuse la vénéneuse Innana. Direction le Mali et ses incroyables richesses à la fin du XVe siècle. Loin de la peste noire qui élague l’Europe, les deux comparses comprennent assez vite que la cruauté appartient moins aux animaux qu’aux humains. Une odyssée pas si onirique que ça qui risque de ne pas bien se terminer. L’histoire revisitée avec Duval et Pécau, cela permet de découvrir de nouveaux continents de notre patrimoine commun.

Écrit par Fred Duval et Jean-Pierre Pécau
Dessiné par Lajos Farkas
Édité par Delcourt

ALIX SENATOR – LA PUISSANCE ET L’ÉTERNITÉ

Aux cheveux blonds comme le blé a succédé une chevelure couleur de neige pour le sénateur Alix. Dans ce septième opus, l’ancien Gaulois est au plus mal. Enterré vivant avec le fils de son ami de toujours Enak. Oui, car les jeunes garçons sont devenus des parents, eux qui n’étaient pas sous la plume originelle de Jacques Martin très portés sur la gaudriole. Eux, c’était Senatus populusque romanus, pas de sentiments, pas de vie intime. L’empire romain primait sur tout. Cela fait du bien de voir des personnages enfin dans leur entier. Et les fans d’Alix l’intrépide n’ont pas besoin d’une boussole pour se retrouver dans ces nouvelles aventures.

Écrit par Valérie Mangin
Inspiré de Jacques Martin
Dessiné par Thierry Démarez
Édité par Casterman

LA CATHÉDRALES DES ABYMES – L’ÉVANGILE D’ARIATHIE

Deux mondes imaginaires mais pas si loin de la réalité ; deux lignes de vie fracassée par la violence qui suinte par tous les pores de cette ancienne société séparée par une frontière censée empêcher les guerres. Pour réunir les deux hémisphères, une cathédrale. Road-trip médiéviste et mystique qui livre de premières promesses. Scénario léché, hémoglobine à flot, personnages charismatiques et jolis à l’œil… De très bons débuts avec une esthétique pure.