On a lu… Ajin (T. 1) de Gamon Sakurai et Tsuina Miura

On a lu… Ajin (T. 1) de Gamon Sakurai et Tsuina Miura

Note de l'auteur

L’éditeur Glénat a, comme chaque année, profité de la Japan Expo pour mettre en avant ses nouveaux titres et a mis la main sur un titre prometteur. Après son carton phénoménal au Japon avec un million d’exemplaires vendus en moins d’un an et après avoir été nommé pour de nombreux prix, Ajin débarque en France auréolé de succès et de critiques élogieuses. Ce premier tome efficace pose les bases d’un thriller sombre, fantastique et plein de potentiel.

 

Kei Nagai, un jeune étudiant, se fait violemment écraser par un camion et meurt sur le coup. Quelques minutes plus tard, sous les yeux ébahis des badauds et de certains de ses camarades de classe, il ressuscite mystérieusement. Dès lors, sa vie bascule… Une organisation gouvernementale tente de le capturer afin d’en faire un cobaye pour des expériences scientifiques et Kei doit fuir. Il est en fait un Ajin. Publiquement connue, l’existence des Ajin, ces « humains immortels », soulève encore toutes les questions. Il en existe un certain nombre sur la planète et ils suscitent autant de craintes que d’intérêts. Aidé de son ami d’enfance Kai, Kei tente de ne pas se faire attraper mais se retrouve être la proie de nombreuses personnes qui comptent bien l’exploiter. Acculé de toutes parts, Kei est soudainement chassé comme un vulgaire gibier et se voit entraîner dans une spirale pleine de violence. Voir sa vie basculer de la sorte pousse le jeune homme à se poser des questions et s’interroger sur sa propre existence. Est-il un Ajin depuis son enfance ou l’est-il devenu lorsqu’il est mort ? De ce fait, est-il toujours humain ? Quel est cet étrange fantôme noir qu’il voit partout ?

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En parallèle, deux agents du ministère de la Santé, très intéressés par le cas Kei, mènent l’enquête. A ce stade, ils soulèvent pas mal d’interrogations et réservent même des surprises dès ce premier tome. Ajin était un titre attendu et franchement, ce premier tome même s’il ne surprend pas des masses, installe rapidement un rythme effréné et prenant. Cette entrée en matière pose des bases intéressantes et distille les informations suffisantes pour que le lecteur ne soit pas largué et comprenne les enjeux. On est rapidement pris dans la cavale de Kei et confronté à la sauvagerie humaine. Les mangakas frappent fort avec une ambiance froide et sombre de laquelle surgit une violence graphiquement explicite. Les étranges fantômes qui accompagnent les immortels sont glaçants et évoquent la créature de Kokkoku, un autre titre du catalogue Glénat. Ils sont comme des sentinelles, presque silencieuses, qui veillent au déroulement du récit.

 

En terme de dessin, Gamon Sakurai propose un trait précis, appuyé et dynamique. Le découpage est fluide et colle au mieux au rythme du récit et le chara-design se veut le plus réaliste possible, bref c’est du très bon boulot. Ce premier tome d’Ajin gagne des points avec son concept simple et accessible, son ambiance sombre et violente et son graphisme de qualité. Pour le moment, pas non plus de quoi tomber à la renverse mais on sent un potentiel certain dans le petit nouveau du catalogue Glénat. On attend donc la suite de pied ferme.

 

Ajin de Gamon Sakurai et Tsuina Miura, aux éditions Glénat

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