On a lu… Annihilation Conquest

On a lu… Annihilation Conquest

Note de l'auteur

Annihilation – Conquest

On prend les mêmes et on recommence ! Après avoir combattu les hordes d’insectes dans Annihilation, les héros cosmiques de l’univers Marvel vont devoir affronter les saloperies cybernétiques de la Phalanx. En utilisant les mêmes recettes que son illustre prédécesseur, Annihilation Conquest arrive t-il à faire aussi bien ? Réponse tout de suite :

Nous avions quitté Nova, Gamora, Star-Lord, Ronan, le Super-Skrull et tous les autres personnages du bestiaire cosmique de Marvel à la fin de la guerre contre Annihilus (racontée dans la saga Annihilation) avec un univers à reconstruire. Quand Annihilation Conquest démarre, quelques temps se sont écoulés. Ronan est devenu l’empereur des Krees et avec l’aide de Star-Lord et Nova, il reconstruit peu à peu son royaume. Toutefois ce dernier reste fragile et devient la victime d’une attaque éclair de la Phalanx, une race techno-organique cherchant à asservir les autres peuples. Alors que tout l’empire Kree est coupé du reste de la galaxie, différents personnages vont lutter contre la Phalanx et tenter de sauver l’univers (again).

On ne change pas une formule qui a fait ses preuves, la saga Annihilation Conquest reprend le même schéma qu’Annihilation et se divise en trois parties : un prologue sorti en août 2007 qui lance l’histoire, puis un premier acte, de septembre à décembre 2007, réparti sur trois mini-séries (Quasar, Star-Lord et Wraith) et sur deux épisodes de la série Nova. Le deuxième acte quant à lui est constitué de la mini-série Annihilation Conquest – à partir de janvier 2008 – dans laquelle tous les personnages se réunissent pour combattre la Phalanx.

La Phalanx

De la même manière qu’elle réitère la structure narrative d’Annihilation, Annihilation Conquest va également reproduire la même thématique en fil rouge de la saga. Au travers des différentes mini-séries nous suivons le parcours de plusieurs personnages qui se révéleront à eux-mêmes au fur et à mesure des pages pour accéder à un certain statut héroïque (avec la montée en puissance que cela implique) bien utile pour la grande bataille finale. Encore une fois en racontant un récit épique à l’échelle galactique sur la base de récits personnels, les scénaristes d’Annihilation Conquest (Dan Abnett, Andy Lanning, Keith Giffen, Christos Gage et Javier Grillo-Marxuach) nous offrent une histoire passionnante.

Bien qu’on ressente moins la terreur et l’apocalypse par rapport à la saga Annihilation, on en reste pas moins scotché à une histoire prenante entretenant son suspense, notamment à l’aide d’une révélation opportune quant à la véritable identité de la menace. Feu, sang, larmes et destruction sont au programme ainsi que la mort de certains personnages et le retour d’une ancienne légende qui fera bien plaisir au lecteur qui dévorera les anciennes oeuvres du grand Jim Starlin.

Passons rapidement sur la mini-série Wraith de Javier Grillo-Marxuach et Kyle Hotz nous présentant un personnage mystérieux et surpuissant mais sans grand charisme et ne servant au final que de prétexte à retrouver les anciennes gloires que sont Ronan et le Super-skrull. Les quatre épisodes consacrés à Quasar sont autrement plus passionnants de par la belle et touchante relation amoureuse entre la fille du Captain Marvel et la belle Dragon-Lune. Cette romance dont on avait pu voir les prémices à la fin de la saga Annihilation se développe totalement ici, en parallèle de l’apprentissage des pouvoirs d’une Quasar peu sûre d’elle car portant un héritage glorieux trop pesant.

Quasar chevauchant Dragon-Lune

Sans jamais en rajouter des couches, Christos Gage nous dresse le portrait d’un couple fort et tendre qui devra surmonter beaucoup d’épreuves. Au dessin Mike Lilly se surpasse et nous offre de superbes planches à la croisée des chemins de la science-fiction et de la fantasy, telles que nous en offrait Metal Hurlant auquel Lilly rend hommage dans une page magnifique se trouvant être un des sommets émotionnels de la mini-série.

Nova quant à lui continue son petit bonhomme de chemin toujours sous l’égide du duo de scénaristes Abnett et Lanning. Un chemin en parallèle de la menace de la Phalanx toutefois, à un point qu’on peut se demander s’il était nécessaire de publier ces épisodes. Abordons le point négatif de la publication dès à présent : devenue une série régulière après Annihilation, la série Nova (excellente au demeurant) s’inscrit moins dans la saga Annihilation Conquest que les autres séries. Cela ne serait pourtant pas dommageable si les quatre épisodes proposés ne se concluaient pas sur un « À suivre » sans suite justement. Une situation d’autant plus déroutante que le personnage revient à la fin de la saga avec de l’aide sans que l’on sache le pourquoi du comment. Même s’il serait malhonnête de blâmer Panini pour ce curieux choix (il respecte le sommaire de l’édition originale), on aurait apprécié de la part de l’éditeur plus d’audace, soit en publiant un volume de la série Nova en parallèle de cette saga, soit en proposant au lecteur un rapide résumé de l’aventure de Nova. Car en l’état l’histoire nous apparaît comme incomplète et cela est bien dommage.

Inglorious Basterds in space

Ce point négatif évacué concluons donc par ce qui reste le sommet d’Annihilation Conquest : la mini-série Star-Lord de Keith Giffen et Timothy Green. Aide de camp de Nova dans la précédente saga, Peter Quill (Star-Lord) cause sans le savoir l’invasion de la Phalanx, et afin de se racheter il accepte de mener à bien une mission-suicide avec pour seule aide les pires prisonniers de guerre de la galaxie. Star-Lord c’est ni plus ni moins que Les 12 Salopards dans l’espace et putain que c’est bon ! Giffen a créé un groupe de personnages tout simplement excellents, et il naît une alchimie entre eux totalement unique. Entre un terrien détenteur d’une force cosmique incroyable mais peu sûr de lui, une guerrière totalement farouche, une télépathe, un insecte, un arbre vivant et un raton-laveur spécialiste en armes lourdes, l’équipe a tout pour avoir notre sympathie.

Sans atteindre les sommets d’excellence de la saga Annihilation, Annihilation Conquest ne s’inscrit pas moins dans le renouveau de l’univers cosmique de Marvel. Passée la curieuse et décevante décision de zapper des épisodes de la série Nova, elle se lit avec délectation pour le très touchant duo Quasar/Dragon-Lune et pour cette équipe d’ « inglorious basterds » dont on devient rapidement fan. Les auteurs ne se sont d’ailleurs pas trompés puisque ces personnages deviendront la base de la formidable série Les Gardiens de la Galaxie dont on reparlera bientôt, ne serait-ce que pour leur prochaine arrivée au cinéma.

Annihilation Conquest – Tome 1 et 2 (Panini Comics, Marvel) comprend les séries :

  • Annihilation Conquest : Prologue écrit par Dan Abnett et Andy Lanning et dessinée par Mike Perkins
  • Star-Lord #1 à #4 écrit par Keith Ian Giffen et dessinée par Timothy Green
  • Quasar #1 à #4 écrit par Christos Gage et dessinée par Mike Lilly
  • Nova #4 à #7 écrit par Dan Abnett et Andy Lanning et dessinée par Sean Chen
  • Wraith #1 à #4 écrit par Javier Grillo-Marxuach et dessinée par  Kyle Hotz
  • Annihilation Conquest écrit par Dan Abnett et Andy Lanning et dessinée par Tom Raney
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