
On a lu… Arbos Anima (T. 2) de Kachou Hashimoto
La quête des collecteurs de plantes continue ! Arbos Anima revient dans un second tome toujours aussi sympathique, déployant peu à peu son univers. Loin du registre de son premier titre Cagaster, l’auteure Kachou Hashimoto s’offre une bouffée d’air pur avec un shônen d’aventure atypique flirtant avec une ambiance piratesque. Pardon pour le terme… Le lecteur voyage dans un récit à la légèreté apparente, mais qui recèle vraisemblablement des parts d’ombre.
Noah, jeune collecteur qui a le pouvoir de parler aux plantes, continue de sillonner le globe pour récolter des espèces toujours plus rares. À ses côtés, Rudyard joue les gardes du corps, mais semble être bien plus qu’un simple second couteau, et Ève, qui s’est ralliée à lui afin de se venger du chasseur qui a incendié la forêt de son village. Leur mission du jour : rapporter des Jasmins du Tonkin à une jeune héritière. Noah ne pouvant agir puisqu’il s’est fait mettre en prison, c’est Ève qui est mise en avant dans ce tome. La mangaka aime ses personnages et fait preuve de bienveillance à leur égard. La jeune héritière, au début si capricieuse et caricaturale, se révèle finalement sous un jour nouveau, au fil des pages. De son côté, Ève nous attendrit par son aspect enfantin et maladroit, mais sait également faire preuve de grandes capacités lorsque cela est nécessaire. Mais ce qui attise notre curiosité dans ce second tome, c’est la fin du volume. Noah se voit attribuer une mission liée à son père. Cela, ajouté à la personnalité trouble de Rudyard, met l’eau à la bouche et laisse présager un troisième tome qui rentrera plus en avant dans l’histoire afin d’y établir ses réels enjeux.
Pour le moment, cet univers mixant esthétique élisabéthaine et plaidoyer pour la nature en mode aventurier fonctionne plutôt bien. Kachou Hashimoto définit tranquillement son vaste monde et parvient à se distinguer du tout-venant. Son récit ne ressemble à aucun autre actuellement sur le marché du shônen et c’est très certainement ce qui apporte un vrai plus au titre. Tout comme elle l’avait fait avec Cagaster, l’auteure ne prend pas les grandes voies balisées et préfère les petites routes parallèles. Elle invente ou ne réinvente rien, mais elle tente de trouver des variations scénaristiques dans un genre ultra-codifié et où les prises de risques ne sont pas légion. D’un point de vue graphique, la dessinatrice reste dans un registre léger. Son trait fin et rond convient parfaitement à l’atmosphère du titre. Cependant, on peut constater un léger moins bien par rapport aux derniers tomes de Cagaster. L’ensemble paraît parfois un peu approximatif, notamment dans certaines expressions du visage, qui sont un peu faites à la va-vite. Ça ne m’empêchera cependant pas d’être au rendez-vous pour la sortie du troisième tome de Arbos Anima qui, on l’espère, ouvrira réellement les hostilités.
Arbos Anima (T. 2) de Kachou Hashimoto, aux éditions Glénat