
On a lu… Ark: Romancer (T. 1) de Lim Dall Young et Kim Sohee
Allez, ce n’est pas souvent, aujourd’hui, cap sur la Corée du Sud avec le manhwa Ark: Romancer. De la SF, de la romance, un brin d’humour et un peu de fan service pour un premier tome quelque part entre Lamu et Chobits. Une entrée en matière qui présente un concept aussi naïf que surprenant et qui pose les enjeux du récit. Malgré les faiblesses graphiques évidentes, qui tirent malheureusement ce premier tome vers le bas, et des éléments déjà vus, on reste intrigués et curieux de voir la direction prise pour la suite.
Sôji est un jeune homme, solitaire et apathique depuis la disparation de toute sa famille suite à un terrible fait divers. Un jour, sa route croise celle d’Ekaterina Brünwald, une mystérieuse jeune fille en quête d’amour. Venant d’un monde parallèle appelé Landmia, elle a pour but de trouver une nouvelle source d’approvisionnement en énergie spirituelle, la Corona. Dans notre monde, elle se manifeste d’une étrange manière puisqu’elle naît de ce que les humains appellent l’Amour. Les sentiments étant complètement réprimés là d’où elle vient, la jeune et pimpante Ekaterina est bien décidée à découvrir ce qu’est l’Amour et compte sur Sôji pour lui en apprendre les rouages. Alors qu’il n’a rien demandé, il va se retrouver au sein d’une bataille entre Ark Processors, bien décidés à faire tomber la plus puissante d’entre eux, la terrible Ekaterina la Bleue. C’est donc sur ce postulat de départ que le premier tome d’Ark: Romancer se base pour nous embarquer dans son récit. La dynamique du duo Ekaterina/Sôji nous renvoie à une longue tradition de couples improbables et mal assortis dont le manga a le secret. Comme je le disais plus haut, on repense irrémédiablement à Lamu ou encore à Chobits, titres dans lesquels la vie d’un jeune homme est bouleversée du jour au lendemain par l’arrivée d’une entité féminine, sexy en diable.
Voir la jeune femme s’évertuer à comprendre les rouages du sentiment amoureux amène forcément quelques scènes attendrissantes et pleines d’humour. On retrouve l’éternel fantasme nippon de la femme-enfant hypersexuée, prête à se donner corps et âme, même si ici, elle ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, ni même comment parvenir à ses fins. Là où beaucoup trop de titres auraient sombré dans un fan service scabreux, les auteurs coréens gardent le pied sur la pédale de frein et évitent le racolage vulgaire et vide de sens. Oui, on a droit à quelques cadrages explicites, nous laissant entrevoir un décolleté ou un bout de petite culotte, mais tout cela reste assez sage pour le moment et on ne s’en plaindra pas. Tout le délire SF gravitant autour de ce début d’idylle est pour le moment plutôt prétexte à des scènes d’action pas très convaincantes. La faute notamment à un dessin maladroit et un découpage parfois approximatif qui handicapent ce premier tome. Cela ne nous empêche pas d’avoir ici et là de belles planches. Mais globalement, les trop nombreuses faiblesses graphiques ne nous permettent pas d’apprécier pleinement cette introduction. N’en reste pas moins une entrée en matière efficace et sympathique, qui parvient à nous décrocher quelques sourires. On sera là pour le second tome, curieux que nous sommes de voir quelle tournure va prendre cette quête amoureuse. Quand on dit que l’amour est plus fort que tout…
Ark: Romancer (T. 1) de Lim Dall Young et Kim Sohee, aux éditions Doki-Doki