
On a lu… Asebi et les Aventuriers du Ciel (T. 4) de Taisuke Umeki
L’éditeur Doki Doki continue de publier les aventures d’Asebi, le module humanoïde et l’intrépide Yû, dans leur quête pour atteindre l’île antique de Voldesia. Un quatrième tome mené tambour battant dans lequel nos héros n’ont pas vraiment de répit. Asebi et les Aventuriers du Ciel trace son sillon et on se laisse facilement happer par la lecture. Du shônen maîtrisé et fort sympathique qui prend le temps de mettre en place ses personnages mais pas suffisamment son univers.
On avait laissé l’équipage en posture carrément défavorable face à Dhalia, l’insupportable humanoïde et son armée de poissons-dragons, ce nouveau tome reprend donc au cœur de l’action. La situation est plus que critique mais Ghramm ne compte pas revivre la déroute traumatisante qu’il a vécue quatre ans auparavant. Prêt à tout pour protéger ses compagnons de galère, il décide d’affronter la jeune Dhalia sur le pont supérieur. Au niveau inférieur, Asebi est de son côté, prisonnière du canon Radius, une antique arme voldesienne, avec lequel elle a fusionné. Sa conscience s’éloigne progressivement mais Yû ne compte pas rester les bras ballants et se bat pour elle, parvenant même à lui tirer une larme. Voilà en gros, tout ce à quoi nous avons droit dans ce nouveau tome. En lui-même, il se lit facilement, enchaînant les péripéties, tout en creusant un peu plus les différents protagonistes. Que ce soit Ghramm, profondément meurtri par son passé ou Dhalia qui s’emploie à être un parfait petit droïde mais qui en vient à envier la relation privilégiée qu’entretiennent Yû et Asebi, ce tome explore les conflits intérieurs ainsi que ce qui motive les actions de chacun.
Cependant, si l’on prend ce quatrième tome, comme il se doit, dans la continuité des autres, on constate une certaine redondance. Voilà quatre opus que l’équipage, mené par Yû et rejoint par Ghramm, est en route vers Voldesia et on a une étrange impression de surplace. D’une part, les attaques incessantes de poissons-dragons ralentissent quelque peu la progression, d’autre part, le fait que Yû et sa bande ne fassent que très peu d’escale, ne nous permet pas d’avoir de repères géographiques. C’est un peu ce qu’il manque au titre, une vision d’ensemble, un aperçu plus global de la situation. En restant toujours au plus près de ses personnages, Taisuke Umeki risque de perdre un peu de vue les enjeux majeurs qui sont la raison même de son récit. Maintenant que les personnages ont dévoilé leur fragilité et ce qui semble les animer, il faut espérer que la suite développera l’univers dans lequel nous sommes plongés depuis presque un an déjà. Du côté du dessin, bien que simpliste et parfois maladroit, le trait convient assez bien au récit. Sans grande plus-value esthétique, Asebi s’en sort grâce à un découpage lisible et fluide. Un tome intéressant donc, qui utilise l’action afin d’en dévoiler plus sur ses personnages. Reste au titre à transformer l’essai et à l’auteur d’insuffler la dose d’épique nécessaire au récit. Aller, un petit effort… !
Asebi et les Aventuriers du Ciel (T. 4) de Taisuke Umeki, aux éditions Doki Doki