On a lu… Bleach (T. 65) de Tite Kubo

On a lu… Bleach (T. 65) de Tite Kubo

Note de l'auteur

bleach,-tome-65---marching-out-the-zombies-523540Bleach poursuit inexorablement sa route dans le monde impitoyable du shônen, sans se soucier de la concurrence. Complètement dopé au level up et à la surenchère facile, le titre s’autorecycle ad nauseam et Tite Kubo ne semble pas vouloir dire au revoir à son bébé. Tous les tomes se suivent et se ressemblent et ce dernier sorti, n’échappe pas à la règle.

 

Après un énième entraînement, Ichigo, notre héros moitié humain, moitié Shinigami, moitié Hollow, moitié Quincy, moitié Vizard, moitié Fullbringer (oui, il possède beaucoup d’origines ce garçon), débarque en Soul Society, prêt à en découdre avec les Quincy. Et il tombe à pic puisqu’il sauve au passage Kenpachi, qu’on a jamais vu en si piteux état. Tout beau, tout neuf, Ichigo se retrouve alors à devoir faire face à quatre adversaires de choix, des pétasses siliconées, profondément insupportables. Tite Kubo enclenche le mode photocopieuse et nous ressert exactement la même chose que lors de l’arc sur les Arrancars. On se retape la milice composée de jeunes femmes/enfants plantureuses et capricieuses. A vouloir toujours démultiplier le nombre des personnages, il semblerait que le mangaka ait fait le tour des possibilités. A moins que ce ne soit qu’une histoire de paresse et de je-m’en-foutisme, allez savoir… Comme le veut la tradition, Ichigo fait preuve de sa toute nouvelle puissance, sans pour autant en dévoiler trop et il est vite rejoint par d’autres capitaines Shinigami de la Soul Society, pour toujours plus de bastons dans tous les coins et en simultanées.

 

maxresdefaultEn dehors de la redondance de beaucoup d’éléments et du level up incessant, rendant Ichigo toujours plus balèze mais jamais suffisamment, ce qui m’a finalement le plus saoulé dans ce soixante-cinquième tome, c’est certainement la présence de Inoue et Chad. A mon sens, ces deux personnages ne servent à rien et parasitent le récit à chacune de leurs apparitions et ce depuis le début de Bleach. Le mutisme et l’aspect monolithique de l’un et la naïveté et les pleurnicheries de l’autre, les rendent non seulement peu sympathiques ou charismatiques, mais surtout parfaitement inutiles dans une histoire qui se serait allègrement passée d’eux. Dans la liste des facilités de Bleach, on peut aussi citer ce cher Kisuke Urahara, un personnage tutélaire, assez mystérieux et qui est toujours là où il faut, quand il faut. Ce n’est pas tant lui qui me gène, que la manière dont l’auteur l’utilise. Devenu une sorte de deus ex machina personnifié, il semble parfois être la clé de tous les problèmes. Un systématisme que l’on retrouve un peu partout et qui finit par gangrener le titre.

 

En termes de dessin, Bleach demeure une valeur sûre et Tite Kubo fait preuve de toujours autant de talent. Alors oui, il faut toujours faire abstraction du manque de décors, ce à quoi le mangaka nous répondrait certainement qu’il y en a mais qu’ils sont blancs… Ouais… Enfin, au bout de soixante-cinq tomes, on s’est habitués à la chose. En dehors de ça, le trait est toujours aussi fin, travaillé et dynamique. Les scènes de fights restent dans le haut du panier de ce qui se fait dans le genre. Ça va vite, c’est fluide et le découpage offre quelques planches de toute beauté. C’est d’ailleurs l’une des rares raisons qui me poussent à revenir à chaque fois. Bleach, c’est le fast-food « de luxe » du manga. Tout comme avec la junk-food, on sait bien que c’est toujours un peu la même chose et que parfois, ce n’est pas terrible, mais on ne peut s’empêcher d’y retourner dès que l’occasion se présente. On se revoit au tome 66.

 

Bleach de Tite Kubo, aux éditions Glénat

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