
On a lu… Bleach (T. 69) de Tite Kubo
La conclusion de l’un des shônens phares de l’éditeur Glénat approche à grands pas. Plus que quelques tomes et on pourra dire au revoir au titre de Tite Kubo après des années de bons et loyaux services. Et c’est sûrement ce finish en ligne de mire qui nous permet encore de tenir et de suivre les interminables aventures d’Ichigo et toute sa clique. Ce dernier arc n’aura certainement pas été le plus mauvais (coucou les Arrancars), mais il aura peiné à nous passionner. La faute à un bien trop grand nombre de personnages, un level-up complètement débridé et une action parfois incompréhensible. Ce soixante-neuvième tome amorce la dernière ligne droite et, pour l’occasion, Kubo nous ressort tout un tas de personnages pour un dernier baroud d’honneur, aussi facile qu’inutile.
Précédemment dans Bleach, tout le monde s’est bien tapé sur la gueule. Le grand méchant en chef, Yhwach a dézingué à peu près tout le monde et il est devenu une super entité de la mort-qui-tue. À ce stade, il attend simplement que Ichigo, l’homme mi-Shinigami, mi-Arrancar, mi-Hollow, mi-Quincy et mimolette, pointe le bout de son nez pour sauver la Soul Society, le monde et l’univers. Et pour aller rejoindre son adversaire, Ichigo, il prend un ascenseur, qui carbure à la pression spirituelle, sorti de nulle part. Enfin pas totalement, puisque c’est grâce à ses potos revenus d’on-ne-sait-où. Après le come-back d’Aizen, ce sont l’horripilant Grimmjow, Nelliel et son 95C et deux des six Fullbringers, dont j’ai parfaitement oublié les noms, qui font leur grand retour. Les retrouvailles de tout ce beau petit monde sont accompagnées de tartines indigestes de dialogues sans intérêt. La seconde moitié du tome est quand même plus réussie en s’arrêtant sur le passé de deux Stern Ritter de Yhwach, qui se retrouvent à devoir s’affronter. Dès que Tite Kubo prend le temps de s’intéresser un peu à ses personnages et décide de les construire, il parvient encore à toucher du bout du doigt une bien meilleure utilisation du récit.
Si cela fait déjà bien longtemps que l’on a lâché l’affaire en termes d’histoire, ça reste toujours un régal en termes de dessin. Tite Kubo possède un trait vraiment unique et techniquement irréprochable. La finesse dont il fait preuve dans le chara-design est absolument délectable et quand il s’en donne la peine, ses décors et ses arrière-plans peuvent être de toute beauté. Il est certainement le mangaka qui maîtrise le mieux le travail de contraste noir et blanc, et il montre son savoir-faire à longueur de pages. Au fil des tomes, Bleach s’est mué en objet ultra-stylisé et à la beauté saisissante, mais complètement vidé de son contenu. Le shônen tourne à vide, embourbé dans un fan service paresseux et un récit lourdingue. Pour le titre, le moment de la retraite est vraiment venu. Encore un petit effort pour les lecteurs…
Bleach (T. 69) de Tite Kubo, aux éditions Glénat
Et c’est enfin fini au Japon ! Dernier épisode touchant d’ailleurs…
Mais quelle fin accélérée !!