On a lu…Wonder Woman – Tome 5 : Chair de ma chair

Note de l'auteur

Le run de Brian Azzarello s’achemine doucement mais sûrement vers sa fin. Arrivée dans sa troisième année, la série Wonder Woman n’a plus rien à démontrer. Il ne nous reste plus qu’a s’asseoir, prendre une coupe d’hydromel et savourer les aventures de la plus grande des super-héroïnes.

Totalement sous-exploitée dans Justice League, Wonder Woman peut au moins compter sur le scénariste de 100 Bullets pour redorer son blason. Avec une intrigue mélangeant habilement chronique familiale et récit mythologique, Azzarello offre une série passionnante qui se paye le luxe d’envoyer ballader les différentes grandes sagas de DC ou de les faire à sa sauce afin de les inclures dans sa trame narrative et non l’inverse¹. La mort d’Arès dans le précédent tome a soudainement provoquer une redistribution des cartes dans le panthéon Grec et, par ricochet, dans le petit groupe qui suit la super-héroïne. Si cette dernière n’a pas pris conscience de ce qu’implique la mort de son ancien mentor, les dieux ne vont pas tarder à le lui rappeler. Dorénavant celle-ci est la déesse de la guerre ! Un nouveau statut, assez surprenant (Wonder Woman étant souvent montrée par le passé comme celle qui cherchait les solutions pacifiques) mais qu’Azzarello a pris soin de bien préparer en amont ne serait-ce que par la révélation de ses véritables origines.

En tant que fille illégitime de Zeus, Wonder Woman est par nature capable (et digne aux yeux de sa nouvelle famille) d’être admise sur le mont Olympe. Encore faudrait-il qu’elle même accepte son nouveau statut et ce questionnement sera au cœur des épisodes qui composent ce quatrième tome. Entre des multiples courses-poursuites pour retrouver le dernier enfant de Zeus, la vengeance d’Eris et les tortures et sévices que subit le Premier Né, ce nouvel arc ne voit pas son rythme faiblir. On sent que la confrontation finale approche et que chaque camps fourbit ses armes.

Azzarello s’amuse à confronter et faire cohabiter plusieurs antagonistes et courants contradictoire et voir ce qui en résulte. Ennemi principal au début de la série, Héra fait aujourd’hui non seulement partie du groupe de Wonder Woman mais se rapproche de plus en plus de Zola, la femme qu’elle a voulu tuer pour avoir couché avec Zeus. Devenu simple mortelle, son personnage est devenu au fil des épisodes de plus en plus passionnant. De la même manière le scénariste oppose prophétie, personnage à la destiné toute tracée et héros tentant de lutter contre ce qu’on attend d’eux. Ce bouillonnant cocktail ne pouvant vraisemblablement finir que de manière explosif.

Personnage à la dualité constante et ce situant au point de jonction de différents courants représentés par d’autres figures (Hera l’épouse, Eris la semeuse de trouble, Orion et Artemis les guerrier etc etc), Wonder Woman, au pied du mur, se doit donc d’assumer son nouveau statut afin d’empêcher la fin de tout. Grâce à la porté épique d’un geste qui promet un final puissant, la série confirme sa grande qualité et continue à mettre en valeur une super-héroïne bien peu mise en valeurs ailleurs.

Wonder Woman – Tome 5 : chair de ma chair (Renaissance, Urban Comics, DC Comics) comprends les épisodes US de Wonder Woman #24 à #29

Ecrit par Brian Azzarello

Dessiné par Goran Sudžuka (#24, #25, #26, #28) et Cliff Wu Chiang (#27, #28, #29)

Prix : 15.00 €

¹  Ce que fait également la série Green Arrow scénarisée par Jeff Lemire une autre grande réussite de DC. Hasard ?