
On a lu… Dimension W (T. 2) de Yuji Iwahara
La chasse aux coils illégaux continue dans ce second tome toujours aussi prenant que le précédent grâce à un univers bien construit et des personnages charismatiques et intrigants. Dimension W dévoile et déploie un peu plus son monde en prenant une direction surprenante mais toujours aussi réjouissante.
Le premier tome s’était arrêté en plein happening de Loser, le cambrioleur foireux qui fait parler de lui dans toute la ville et sur son face-à-face avec Kyoma, le collecteur de coils illégaux. De son côté, Mira, la cyborg ultra high-tech, tente de trouver ce qui brouille les différents réseaux et se retrouve nez-à-nez avec le fils de Loser. Cette séquence à cheval sur les deux premiers tomes pose les bases de certains enjeux qui, à n’en pas douter, se révéleront majeurs par la suite. Le personnage de Loser semble plus profond qu’il n’y paraît et il nous permet d’en apprendre plus sur Kyoma. Les traumas de la guerre resurgissent et semblent n’avoir épargné personne . Quant à Mira, elle nous montre, à travers quelques séquences, à quel point elle sait se rendre utile. On aurait pu craindre un personnage chétif et effacé, trop kawaii pour être honnête, mais elle s’avère avoir plus de caractère qu’on le pense, ce qui lui donne un peu plus de relief. La conclusion de la scène est plutôt surprenante et amène pas mal de questions concernant Kyoma, Loser et la technologie des coils, mais chaque chose en son temps…
Alors qu’on s’attend à lire la suite des événements en cours, les deux tiers restants du tome bifurquent sur une autre histoire qui nous permet d’en apprendre plus sur le système qui régit la société. Par exemple, pendant leur scolarité, les enfants les plus fortunés possèdent un bracelet électronique leur attribuant des points. Toute mauvaise conduite amène une suppression de points, entraînant une chute dans l’échelle sociale. Ils vivent tous avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête dans un monde où la technologie dicte sa loi. Pour le coup, Kyoma se la joue défenseur de la justice, en lointain cousin de Spike (Cowboy Bebop), laissant temporairement de côté son boulot de collecteur. C’est bien mené, relativement inattendu et l’ensemble arrive à se détacher de la plupart des autres titres du genre. En deux tomes, Dimension W semble déjà avoir trouvé son rythme de croisière en alternant intrigues principales et secondaires. Ça n’a l’air de rien comme ça mais trop de mangas oublient les sous-intrigues ou alors quand il y en a, elles manquent désespérément de fond. Le simple fait de mettre Loser et ses secrets de côté, afin de se pencher sur une affaire plus mineure donne du tempo à l’histoire, tout en permettant de nous donner des éléments pour une meilleure vue d’ensemble, à travers une tranche de vie.
Niveau graphisme, c’est toujours de qualité avec un trait épais et puissant. On peut regretter certaines planches qui semblent un peu bâclées avec un dessin plus approximatif mais ne faisons pas la fine bouche. Pour le moment, la lecture de Dimension W est (sur)prenante et vraiment agréable et cela en seulement deux tomes. Très bon démarrage donc. Maintenant, espérons juste qu’il n’y ait pas de dérapage incontrôlé par la suite.