
On a lu… Dimension W (T. 3) de Yuji Iwahara
Ki-oon continue la publication d’un de ses titres-phares et d’ailleurs, ceux qui la suivent remarqueront que je suis à la bourre d’un tome, puisque le quatrième est sorti il y a peu. Vous ne m’en voudrez pas de prendre mon temps…! Revenons donc sur ce tome 3 qui, à défaut de vraiment faire avancer l’histoire, parvient à surprendre en se permettant une parenthèse «horrifique».
Kyoma et Mira se retrouvent à devoir «enquêter» sur une affaire de meurtre dans un grand hôtel. Un écrivain célèbre a été retrouvé noyé dans sa chambre et seul le robot de service, présent sur les lieux, a été témoin de la scène. Cependant, les images qu’il a enregistrées sont complètement brouillées pendant les deux minutes cruciales. Bien qu’il soit un vieux modèle, le robot est-il coupable? D’où sort l’eau dans laquelle la victime s’est noyée? Pourquoi l’image a t-elle disparu à l’instant fatidique? Que faisait le colonel Moutarde à ce moment-là? Autant de questions auxquelles doivent répondre Kyoma, le récupérateur de coils et la super androïde Mira qui, pour l’occasion, s’improvisent enquêteurs. Dans une ambiance de maison hantée, l’auteur sort quelque peu de sa trame principale et semble vouloir rendre hommage aux histoires de fantômes et aussi un peu au Cluedo. Tout y est, l’ambiance lugubre, l’immense demeure bordée d’un lac brumeux et des clients, tous plus suspects les uns que les autres. Une direction surprenante, bien que pas désagréable, prise par Yuji Iwahara.
Bien évidemment, il a une idée en tête et parvient à raccrocher le wagon avec l’univers préexistant. Les fameux coils, des bobines électromagnétiques, qui sont à la base du récit, reviennent assez vite au premier plan. On apprend notamment l’existence des «numbers», appelés également «microgates», des coils créés avant l’apparition des tours tesla, censées les gérer et les coordonner. Ces «numbers» puisent leur énergie au plus profond de la Dimension W, dont on ignore encore beaucoup de choses. L’entreprise New Tesla, qui estime leur nombre à environ trois cents, tente par tous les moyens de les récupérer et de les contenir, en faisant le moins de vagues possibles auprès de la population. L’enquête se complique lorsqu’une nouvelle victime est retrouvée dans un bus totalement rempli d’eau. Le mangaka élargit un peu plus son monde et parvient à mixer SF et fantastique pur. Tous les personnages rencontrés sont intéressants et présentent des caractéristiques différentes. On se demande à chaque rencontre si on a à faire à un humain ou à un androïde. Concernant le binôme Kyoma/Mira, la dynamique fonctionne bien et apporte quelques pointes d’humour bien senties. La fin du tome met un petit coup de boost et se termine sur un cliffhanger qui, à coup sur, nous fera continuer.
D’un point du dessin et de la mise en page, le titre oscille entre inspiration et maladresse. C’est toujours parfaitement lisible et compréhensible mais le graphisme devient parfois brouillon, voire pas totalement fini. Certaines cases ou planches vont être un poil vides, tandis que d’autres vont vouloir en mettre trop et le trait d’Iwahara est tout de suite moins précis. Cependant, dans son ensemble, le graphisme général est de bonne facture. L’éditeur Ki-oon offre, quand à lui, un travail de qualité avec un tome assez épais, une impression de qualité et toujours la petite cerise sur le gâteau, la couverture phosphorescente. Ce troisième tome est agréable à lire et sait ménager son suspense. Reste à savoir où cette storyline va nous conduire… Promis, je rattrape vite le quatrième tome et je reviens vers vous!