On a lu… Drakengard (T. 1) de Jun Eishima et Zet

On a lu… Drakengard (T. 1) de Jun Eishima et Zet

Note de l'auteur

drakengard-destinees-ecarlates-manga-volume-1-simple-245705Beaucoup de sang et un peu de stupre au menu de ce nouveau titre de l’éditeur Kurokawa. Après le méga-hit One Punch Man, voilà donc que débarque Drakengard, un manga en trois tomes, sur lequel l’éditeur compte, au vue de la campagne de communication mise en place. De la Dark Fantasy inspirée du célèbre jeu vidéo du même nom, édité par Square Enix, pour un résultat plutôt réussi. Sans concession, ce manga arbore fièrement son interdiction au moins de 16 ans et nous balance un premier tome bourrin et borderline qui manque toutefois d’épaisseur.

 

One est un jeune et beau guerrier, capable, à l’occasion, d’invoquer un démon. Nero, lui, est un elfe noir frivole qui manie l’arbalète comme personne. Ensemble, ils sillonnent les routes et vont de village en village pour massacrer hommes, femmes et enfants. Absolument rien ne semble pouvoir les déstabiliser dans leur croisade contre les personnes atteintes de la maladie des yeux rouges. Une fois touchées par le virus, elles deviennent totalement enragées et insensibles à la douleur. Ce premier tome de Drakengard pose les maigres bases de son récit, sans s’embarrasser de trop d’éléments. Pour le moment, on ne sait rien ou presque de One et Nero, si ce n’est qu’ils sont sans pitié et qu’ils semblent prendre un certain plaisir à trancher ou transpercer tout ce qui se trouve sur leur chemin. Le secret entourant le jeune One reste entier. Ni sa relation au dragon, ni la raison pour laquelle lui aussi a les yeux rouges, ne sont développées à ce stade de l’histoire. Quand à Nero, bien qu’il soit plus éloquent que son compagnon, on ne peut pas dire le connaître à la fin de ce premier tome. Cependant, on sent qu’il est le plus retors des deux et la scène finale dans laquelle il abuse d’une jeune fille est là pour en attester.

 

15062812160017373413404237Ce nouveau venu dans le catalogue Kurokawa joue donc la carte du seinen décomplexé dans lequel violence et sexe mènent la danse. La gratuité et l’aspect racoleur en rebutera certains mais en fascinera certainement d’autres. On est quelque peu interpellés par la ligne de conduite radicale du titre sans que les auteurs ne nous fournissent plus d’informations que ça. Et même si le tome est agrémenté de « leçons » dans lesquelles ils exposent les connaissances de base pour appréhender leur univers, le récit semble pour le moment bien maigre. Les séquences d’action aussi stylisées que gores s’enchaînent joyeusement, le tout encadré par deux courtes mais atroces scènes de cul. One et Nero n’ont rien de héros lancés dans une quête initiatique, mais sont plutôt deux psychopathes en pleine croisade. Du coup, Zet, le dessinateur peut s’en donner à cœur-joie dans la tripaille. Le graphisme possède d’indéniables qualités, que ce soit aussi bien dans la finesse d’exécution, que dans la précision et la fluidité du trait. Il faut le dire, la puissance du dessin appuyé par un chara-design soigné et un découpage dynamique, sauve quelque peu Drakengard. Un titre en roue libre qui, avec ce premier tome, affirme sa radicalité sans trop se soucier du lecteur. À prendre ou à laisser… Pour ma part, je prends.

 

Drakengard (T. 1) de Jun Eishima et Zet, aux éditions Kurokawa

Partager