
On a lu… En scène (T. 1) de Cuvie
Des arabesques, des ronds de jambe, des pas de bourrée… Aujourd’hui, on parle pétanque ! Ah non, merde, pardon, on parle danse classique… Et en même temps, un manga sur la pétanque, pourquoi pas !? Enfin bon, en attendant penchons-nous sur En scène, le nouveau shôjo tout mignon tout plein de l’éditeur Kurokawa. Alors autant mettre les choses au clair de suite, je ne pense franchement pas être la cible du titre et donc, je suis un peu passé à côté du délire. D’autant que pour le moment, la structure de ce premier ne fait pas franchement dans l’originalité. Tous à vos tutus !
La jeune Kanade n’a qu’une idée en tête, faire de la danse et ce, depuis qu’elle a vu sa voisine Lisa, lors d’une représentation. Têtue et persévérante, elle convainc ses parents de devenir ballerine, mais elle n’est pas au bout de ses peines. En effet, la danse demande énormément de discipline, d’autant que Kanade n’a pas de prédispositions particulières dans ce domaine. Qu’importe, la jeune fille est prête à tout pour égaler son modèle. Voilà, emballé, c’est pesé ! Le principe de base de En scène est d’appliquer au shôjo, les codes du shônen, tendance nekketsu, c’est-à-dire la mise en avant du dépassement de soi, la camaraderie et la persévérance. Ce premier tome plonge donc corps et âme dans le milieu cruel et difficile de la danse classique. Pas de surprise, on avance en terrain connu en termes de structure et pour le moment, à moins d’être une jeune fille d’une dizaine d’années, l’intérêt reste limité. Non pas que ce soit mauvais mais le chemin que semble prendre le titre ne diffère en rien de tous les autres du genre. Le manga a exploré de très nombreuses disciplines sportives et/ou artistiques. Donc après le foot, le tennis, le volley, la natation, le sumo, les échecs, le kendo, la basket ou encore le base-ball, il était normal d’en arriver à un moment ou à un autre à la danse.
Vous avez adoré Black Swan de Darren Aronofsky ?! Passez votre chemin… Ici, point d’ambiance vénéneuse ou de trip dark et hypnotique, on est plus dans le rose bonbon. Alors non, on ne s’attendait aucunement à replonger dans les eaux troubles du film d’Aronofsky mais on aurait pu espérer un récit plus mature et surprenant. Le personnage de Kanade est bien trop lisse pour que l’on s’y attache, d’autant qu’elle n’est définie que par son désir de devenir danseuse. Elle n’est animée que par cela, l’enfermant dans un carcan qui ne permet pas d’identification au personnage. Je me répète mais à moins d’être une fillette en fleur, à tendance un peu monomaniaque, le lecteur ne risque pas franchement de se sentir impliqué. En termes de dessin, Cuvie, sans faire d’étincelles, nous gratifie d’un trait fin, délicat et propre. L’esthétique générale convient parfaitement au titre et tente de restituer au mieux la grâce et la légèreté des mouvements lors des phases de danse. Bref, vous l’aurez compris, En scène s’adresse à un public bien ciblé et relativement restreint. Pour les autres, vous pouvez ranger les tutus et les chaussons.
En scène (T. 1) de Cuvie, aux éditions Kurokawa