On a lu… Evil Eater (T.2) de Issei Eifuku et Kojino

On a lu… Evil Eater (T.2) de Issei Eifuku et Kojino

Note de l'auteur

19010_voNous voilà à mi-chemin de ce titre en trois tomes et on sent poindre la frustration face à une histoire (trop) courte. Autant je suis partisan des séries qui ne s’éternisent pas, autant là, on sent un certain potentiel qu’on a du mal à imaginer se clôturer au prochain tome. Ceci étant dit, on ne va pas trop se plaindre, mieux vaut une bonne série en trois tomes, qu’une mauvaise en vingt…

 

Petit rappel des faits : dans un futur plus ou moins proche, la sorcellerie est devenue une institution à part entière et le gouvernement emploie des Sorceristes, personnes ayant développé des pouvoirs. Grâce à «l’échange compensatoire de vie», ils peuvent ressusciter la première victime d’un meurtrier, lorsque celui-ci est mis à mort. Chaque Returner (les ressuscités) doit cependant être pris en charge et «debuggé» afin que lui-même ne se transforme pas en psychopathe une fois de retour à la vie normale. Les Sorceristes, Nagumo et Amagi font équipe, lui se charge de localiser et identifier le bug de chaque Returner et elle est chargée de les neutraliser. Dans le premier tome, on suivait différents types d’échanges compensatoires et on apprenait à découvrir les principaux protagonistes. Il se terminait sur l’évocation et l’apparition de Shinonome, un ancien Returner dont Nagumo avait la charge et on apprenait notamment qu’il avait, à l’époque, échoué à lui retirer son bug.

 

Ce second tome élargit  l’univers de Evil Eater, en fouillant dans le passé. Le Sorcerisme s’avère être une pratique qui remonte à la Seconde Guerre Mondiale et qui a essuyé de nombreux échecs avant d’être correctement maîtrisée. Bien entendu, les dessous de l’histoire ne semblent pas très propres et les expériences nécessaires à l’époque soulèvent des problèmes éthiques. Cette période a toujours alimenté les délires à base de complots et d’expérimentations tordues, que ce soit dans les comics ou dans les mangas. Du coup, ce n’est pas une surprise d’apprendre que les origines du Sorcerisme s’enracinent à ce moment-là. Mais Issei Eifuku parvient à l’inclure de manière intelligente puisque ces révélations vont ébranler la jeune Amagi. Entre un pouvoir qui la dépasse et qu’elle ne maîtrise pas parfaitement, le côté obscur du Sorcerisme et sa rencontre avec Shinonome, elle est en pleine confusion. Avec Nagumo, très fermé et froid, elle forme un binôme quelque peu dysfonctionnel et elle doit alors faire face à ses démons, toute seule.

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Si la première partie du tome s’axe toujours autour de cas d’échanges compensatoires, avec notamment le retour à la vie d’une star du showbiz narcissique, la seconde partie prend plus des airs de policier musclé, en mode chasse à l’homme. Shinonome dont on ne sait pas énormément de choses, commet attentats sur attentats et il devient donc l’homme à abattre. Les mangakas passent à la vitesse supérieure et nous sortent la Section Alpha, une bande de Sorceristes d’élite surentraînés. Cette section fait partie du G.I.B (Groupe d’Intervention contre les infractions Bioéthiques)! Eh ouais, on ne déconne carrément plus et ça fonctionne plutôt bien. Eifuku mène pour le moment parfaitement sa barque et nous gratifie de quelques idées sympa comme les munitions psychiques employées par la Section Alpha. Le gros avantage de faire un titre aussi court, c’est que, si on n’est pas trop manchot, on a déjà sa fin en tête et que l’on sait où on va. Du coup, le tome se termine à un point de convergence des différentes intrigues et donne très clairement envie d’aller plus loin.

D’un point de vue purement graphique, Kojino fait le taf avec beaucoup de style. Les lignes sont claires, le dessin est lisible et la mise en page soignée. Le dessinateur joue beaucoup avec le contraste et n’utilise que peu de trames, ce qui donne un rendu très tranché. Les planches attirent l’œil. Ki-oon fait du joli boulot concernant l’édition, c’est propre et de qualité, comme toujours. Rendez-vous donc pour le dernier tome de Evil Eater, qui, on l’espère, sera à la hauteur des deux premiers.

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