On a lu… Evil Eater (T.3) de Issei Eifuku et Kojino

On a lu… Evil Eater (T.3) de Issei Eifuku et Kojino

Note de l'auteur

evil-eater-manga-volume-3-simple-211104Ça y est, Evil Eater touche à son terme avec ce troisième et dernier tome. Les deux premiers étaient plutôt enthousiasmants, avec un univers bien construits, des personnages charismatiques et des questions d’ordre éthique, qu’en est-il de ce final?

 

Premier bon point, ça ne lambine pas pour commencer. Dès les premières pages, on replonge directement dans l’action, en compagnie de Nagumo et de l’équipe du G.I.B., le groupe d’intervention spéciale de l’institut de sorcerisme. Ils prennent d’assaut l’île sur laquelle le Returner Shinabu Shinonome détient prisonnière la jeune Amagi. Ça va vite, le dessin est vif et aiguisé bref on est emporté par tant de frénésie. En revanche, grosse déception concernant la mère d’Amagi, dont on n’apprend rien de plus alors même que les auteurs l’évoquent depuis deux tomes. Cette direction semble avoir été abandonnée en cours de route et du coup, on reste carrément sur notre faim… Quand à la résolution concernant Shinonome, elle est assez logique même si là encore, elle semble un peu expédié. Ça n’enlève rien à la mise en page et la maîtrise graphique mais c’est fort dommage.

 

Mais ce qui est d’autant plus étonnant, c’est que ce dénouement n’occupe que la première partie du tome. La seconde revient de manière surprenante et abrupte sur le quotidien de Nagumo et Amagi au sein de l’institut de sorcerisme. Là encore, c’est la frustration car les mangakas explorent mais trop succinctement, une autre faille du système. Après avoir développé les origines obscures et contestables du sorcerisme et les limites de la magie, ils évoquent la faute judiciaire. On sait maintenant que le principe de l’échange compensatoire permet de faire revenir à la vie la victime d’un meurtre en échange de la vie du coupable. Mais cela n’empêche pas les erreurs humaines et lorsque un innocent est condamné puis pendu, personne ne revient à la vie… On aurait bien aimé que les auteurs creusent la question.

 

Cela abouti à la conclusion de la série Evil Eater qui ménage ses lecteurs avec un dernier twist bien trouvé mais qui n’est finalement qu’un prétexte à un déferlement graphique qui a de la gueule, il faut le reconnaître. En somme, Evil Eater se termine un peu bizarrement, en apportant toujours de bonnes idées mais sans avoir le temps de les exploiter. Un problème récurrent pour de nombreux titres en 3 ou 4 tomes, à l’instar de Malicious Code. Malgré tout, Ki-oon (clairement l’éditeur le plus intéressant du moment) nous propose un titre plein de qualité sur le fond comme sur la forme et on surveillera les auteurs Issei Eifuku et Kojino de près.

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