On a lu… Gangsta Cursed – EP_Marco Adriano (T. 1) de Kamo Syuhei et Kohske
Cet été, l’éditeur Glénat nous présentait Gangsta Cursed, prequel du titre à succès Gangsta de Kohske. Ici, le mangaka s’occupe uniquement du scénario et laisse donc la place à Kamo Syuhei pour le dessin. Ce premier tome ne fait pas franchement dans la dentelle et bourrine d’entrée de jeu pour bien donner le ton. En guise de mise en bouche, les deux auteurs nous offrent une chasse à l’homme tournant vite au jeu de massacre. Bien que cette première incursion paraisse pour le moment, un peu vide et se complaise dans la violence gratuite, elle se lit sans mal, grâce à une mise en page efficace.
Spas est un éradicateur travaillant au sein de la Seconde Brigade Esminets. Accompagné de Striker, Beretta, Maverick et Minimi, les voilà en mission d’extermination dans la ville d’Ergastulum. Leur cible sont les crépusculaires, ces êtres humains d’un nouveau type, dotés de capacités physiques hors normes. Mais, alors que la massacre bat son plein, Spas se retrouve plongé dans un profond doute : agit-il réellement pour la bonne cause…?! Cette prise de conscience, un peu tardive, du jeune assassin, vu les exactions commises, semble être le point d’ancrage du récit à venir. Mais ce questionnement n’intervenant qu’en fin de tome, on passe la majeure partie de notre temps à voir des gens fuirent, pris au piège d’une escouade sanguinaire de psychopathes. Et c’est d’ailleurs à peu près tout ce que ce premier tome a à nous offrir. Point de préambule, la lecture nous plonge directement au cœur de l’action, au milieu des corps qui s’amoncellent. Du fait qu’on ne connaisse pas vraiment les tenants et aboutissants d’un tel génocide, on a du mal à comprendre les motivations des personnages. On tente de nous faire croire qu’ils agissent pour le bien en éradiquant une espèce prétendument dangereuse mais tout ce que l’on voit au fil des pages, c’est une bande de sadiques dégénérés et un peu caricaturaux qui découpent, transpercent, tranchent et crament tout ce qui bouge. C’est à se demander comment Spas ne s’est pas rendu compte plus tôt de la chose et ne se remet en question que maintenant.
De son côté, Kamo Syuhei tente de combler le vide scénaristique par un trait vif et un découpage dynamique. En multipliant les angles de vue dans un enchaînement très resserré, il maintient le tome à flots. Oui, ça paraît bien peu mais pour le moment, c’est clairement tout ce à quoi on peut se raccrocher. Cette introduction sanglante et un peu racoleuse rappelle celle de Drakengard, aux éditions Kurokawa et ne permet pas franchement de se prononcer sur les éventuelles qualités du titre. N’en reste pas moins une entrée en matière efficace, bien que réellement dénuée de contenu et de sens. Même si ce premier tome tire des rafales dans le vide, Gangsta Cursed pourrait nous prendre par surprise au détour du second. Tout est possible… ! Et puis, de toute façon, il va bien falloir qu’il y ait une histoire, à un moment ou à un autre… Allez, on croise les doigts !
Gangsta Cursed – EP_Marco Adriano (T. 1) de Kamo Syuhei et Kohske, aux éditions Glénat
