
On a lu… Hamatora: The Comic (T. 2) de Yukinori Kitajima et Yûki Kodama
Le duo Nice/Murasaki continue de mener ses enquêtes surnaturelles dans un second tome à l’image du premier, sans réelle surprise. Mais ça reste sans déplaisir que l’on lit Hamatora même si on aurait pu espérer un titre avec un peu plus de mordant. Après deux tomes sur trois, on sait d’ores et déjà que le nouveau venu du catalogue Kurokawa ne rentrera pas dans les annales.
Ce second opus permet d’en apprendre plus sur le « Minimum », ce pouvoir que possèdent certains êtres humains. Il peut prendre de multiples formes, un peu à l’image des « fruits du démon » de One Piece, selon son possesseur. Le combat qui nous est offert en introduction, permet, comme la tradition le veut dans les shônens, de présenter et de montrer les pouvoirs en présence. Ici, la jeune Shizuku est au centre de toutes les attentions, en raison d’un « Minimum » prometteur… Elle se retrouve baladée de main en main afin d’être revendue, comme tant d’autres, en tant que marchandise, à des groupes terroristes et autres organisations criminelles. Si l’idée peut être intéressante, les mangakas ne parviennent pas à lui donner de véritable souffle. On retombe trop facilement dans certains poncifs et archétypes du genre. L’ensemble manque de personnalité et, sans être mauvais, se fond quelque peu dans la masse de titres qui déferlent chaque mois.
Le shônen peine à se renouveler et le genre a tendance à se standardiser. Beaucoup de titres n’ont pas de réel point de vue ou de vrais partis pris graphiques ou scénaristiques. Ils se contentent parfois d’appliquer la charte de codes et règles érigés par le genre. Dans le cas présent, Hamatora manque d’une signature, d’une particularité, voire d’une singularité. Ce petit truc qui fait qu’il n’est pas juste un nouveau titre avec des jeunes qui ont des pouvoirs et qui se bastonnent. Oui, les enquêtes policières c’est sympa mais ça ne suffit pas à extirper Hamatora de la masse. On avance dans la lecture sans réelle implication et on regarde s’égrainer les pages sans que rien ne retienne vraiment notre attention. Du côté du dessin, Yûki Kodama s’en sort assez bien. Là encore, on regrette qu’il n’y ait pas ce « je ne sais quoi » qui permette à son trait de se démarquer mais il n’empêche que le dessinateur maîtrise son terrain. Le design général est réaliste et assez fin et le découpage permet une lecture fluide. Au final, un résultat en demi-teinte pour ce second tome de Hamatora. Sans véritable plus-value, le titre se laisse lire mais ne captive pas et une fois le tome refermé, on a déjà plus ou moins oublié ce dont il retournait. Un shônen de plus en somme… Dommage !
Hamatora: The Comic de Yukinori Kitajima et Yûki Kodama, aux éditions Kurokawa