
On a lu… Hawkeye – Tome 1 : Ma Vie est une Arme
Vie de merde : le comic book. Dans sa vie professionnelle, Clint Barton alias Hawkeye est un Avengers. C’est à dire qu’il sauve trois fois le monde entre le brunch et le dîner aux cotés d’un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, d’un playboy en armure, d’un titan vert et d’un Dieu Asgardien. Mais quand il a fini sa journée de boulot, Clint est un mec comme vous et moi. Bon ok il a un peu plus d’emmerdes qui lui tombent sur la gueule mais oh ! ça ne vous est jamais arrivé de vous prendre le bec avec votre proprio qui se trouve être un mafieux russe ?
Hawkeye (ou Œil-de-faucon pour les nostalgiques de son nom français tel que votre serviteur) est un personnage fascinant et totalement sympathique, malheureusement il est aussi souvent sous-estimé et sa récente apparition dans l’univers cinématographique Marvel, si elle a le mérite de le mettre sur le devant de la scène reste tout de même frustrante tant le personnage est éloigné de sa version papier.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Hawkeye n’est pas apparu dans les pages de la série Avengers, mais dans la série Iron Man (dans Tales of Suspense #57) et il était alors bien loin du héros que l’on connait. Jeune amoureux fougueux de la Veuve Noire (alors espionne pour l’URSS) il devint pour un temps l’ennemi d’Iron Man. Rapidement toutefois, et grâce à Captain America, il intégra l’équipe des Vengeurs au moment où ses fondateurs la quittèrent. Dès lors, Hawkeye allait s’affirmer comme un des membres les plus illustres du groupe à tel point qu’il devint le leader d’une deuxième équipe de Vengeurs qui s’installa sur la Côte Ouest des Etats-Unis(1).
La sortie des films Thor et surtout The Avengers permit de le faire connaître à un plus grand nombre de personnes, néanmoins on regrettera que la version cinématographique de Hawkeye n’ait guère plus grand-chose à voir avec son modèle. D’un super-héros dans la plus grande tradition du genre, nous passons à un agent spécial doué avec un arc plus proche de la version de la gamme Marvel Ultimate que du personnage que l’on apprécie. Si on peut regretter cette approche, force est de constater que Clint Barton est (re)devenu populaire, soutenant ainsi la sortie d’une nouvelle série le mettant en scène.
En reprenant l’un des plans les plus connus du film The Avengers, la toute première page de la série Hawkeye annonce la couleur. La série est bel et bien conçue pour tout ceux et celles qui ont vu leur caleçon frétiller et leur culotte mouiller en regardant Jeremy Renner bander……..son arc (ha non pas de ça chez nous, on est correct non mais !). Toutefois, la lecture du premier numéro rassure le fan de comics qui est en nous ; même si Hawkeye est une série portée par le succès du film The Avengers, on retrouve le Clint Barton que l’on aime dans une série d’action et d’humour qui va à cent à l’heure.
« Ok, ça s’annonce mal », c’est par ces mots sortis de la bouche d’un Clint Barton toujours dans la merde que débutent les trois premiers épisodes de la série écrite par Matt Fraction, et dessinée par David Aja. D’emblée la série s’inscrit dans le registre « poissard et fils » car quoique Barton fasse, il se retrouve aux prises avec des individus louches et des gangsters qu’il devra affronter dans des combats acrobatiques et des courses poursuites endiablées. Hawkeye c’est un peu le Hard Boiled du comic book, ça n’arrête pas une seconde mais surtout les combats sont d’une beauté à toute épreuve. A l’instar d’un Paolo Rivera sur Daredevil, David Aja sublime le scénario en offrant un véritable ballet de cascades et d’acrobaties en tout genre.
Si le premier épisode reste assez classique (sans toutefois être ennuyant bien au contraire, puisque l’histoire montrant en parallèle le combat entre Clint et les Russes et le sauvetage d’un chien, est très touchante), Aja se fait plaisir sur les épisodes suivants et enchaîne les idées de mise en page apportant un dynamisme fou à l’ensemble. On pense à sa manière de montrer la progression et le dialogue de deux personnages dans un même dessin (voir ci-contre), ou bien à cette fabuleuse page composée d’une multitude de cases illustrant un dialogue téléphonique entre Clint et Kate Bishop pouvant se lire de différentes manières.
Cette page est d’ailleurs une belle façon d’illustrer la relation spéciale entre les deux Hawkeye. En effet, si Clint Barton est le héros de cette série, il y a également un deuxième Hawkeye qui est mis en valeur. Apparue dans la série Young Avengers, Kate Bishop prit ce titre alors que Clint était considéré comme mort. Jeune femme talentueuse, Kate Bishop est une archère émérite et une partenaire idéale pour Clint. Leur relation est à ce titre très intéressante, et fait tout le sel de la série. Sans forcément entrer dans un jeu de non-dit et du « vont-ils le faire ? », il y a tout de même une relation ambiguë entre ces deux personnages, ce qui offre autant de situations cocasses que de scènes de combats magnifiques où les deux archers nous impressionnent par leurs techniques et leur complémentarité.
A l’image du fabuleux troisième épisode, la série Hawkeye base sa narration sur une suite de tuiles qui tombent sur la tronche de Clint et que ce dernier surmontera aussi incroyablement que cela puisse nous paraître. Il y a un peu de John McClane chez lui notamment dans sa manière de s’en sortir avec intelligence et avec brio (c’est à dire en faisant tout péter). Série très à part dans l’univers Marvel, Hawkeye est un vrai régal qui a su partir de la version cinématographique du personnage pour nous faire aimer une version comics à peine modernisée.
(1)Et dont on pouvait suivre les aventures dans l’excellente série Les vengeurs de la Côte Ouest entre 1984 et 1994
Hawkeye – Tome 1 : Ma vie est une arme (100% Marvel, Panini Comics, Marvel Comics) comprend les épisodes de la série Hawkeye #1 à #5
Ecrit par Matt Fraction
Dessiné par David Aja et Javier Pulido
Un excellent comic book qui rend le personnage de clint barton très attachant. La relation entre les deux hawkeye est aussi très bonne et les cinq épisodes se dévorent avec plaisir. En plus le dessin magnifique et la mise en page inventive servent totalement l’action. Par contre j’encourage tout les gens maitrisant assez bien l’anglais à privilégier la VO. La traduction de cette version Panini comportent beaucoup de problèmes. Le choix de traduire « bro » par « frangin » rend très mal et surtout certaines blagues ne sont pas du tout adaptés et seulement traduit littéralement :
« Il est aussi français que les frites » j’ai du faire la
« Il est aussi français que les frites » j’ai du faire la traduction inverse pour comprendre cette phrase. Au final la lecture en VF est beaucoup moins fluide et agréable. Désolée pour les deux posts, j’ai cliqué sur entrée sans faire exprès.