
On a lu… Hinomaru Sumo (T. 2 & 3) de Kawada
Vaste ambition que celle de Hinomaru Sumo ! Tenter de rendre cool l’un des sports les plus ancestraux du Japon ! Vous l’aurez deviné en voyant le titre de ce manga, je parle bien du sumo. Après un premier tome réussi, sublimant la discipline dans le plus pur style shônen, voici une suite tout autant à la hauteur. Avec ces tomes 2 et 3, l’auteur installe tranquillement son récit et ses personnages et parvient à nous intéresser à cette discipline hors-norme et méconnue. Et autant dire que ce n’était pas gagné…
Les tournois s’enchaînent et le club de sumo voit de nouveaux membres arriver pour affronter des adversaires toujours plus titanesques. Le jeune Hinomaru, l’un des trésors nationaux revient au sommet, mais devant lui se dressent d’imposants combattants, à commencer par Sada, un autre trésor national. Mais alors que l’on aurait pu penser que ce dernier serait la némésis de Hinomaru, le troisième tome introduit le colosse, Sôsuke Kuze, qui n’est autre que le fils d’un célèbre yokozuna, le rang le plus élevé auquel peut prétendre un sumo. Parce qu’il possède une force absolument phénoménale et qu’il a déjà blessé un adversaire par le passé, Kuze a pris la décision de se retirer du dohyô. Mais en voyant Hinomaru se battre comme un véritable fauve, il décide de reprendre du service. Leur affrontement promet d’être carrément musclé. Le titre repose sur des bases classiques inhérentes au genre shônen sportif. D’une part, on retrouve les bases du nekketsu, à savoir le dépassement et la connaissance de soi-même ainsi que l’épanouissement personnel au sein d’une équipe. De l’autre, la mise en place d’adversaires charismatiques avec qui le héros va tisser des liens étroits. Une relation/confrontation mettant en jeu envie, fascination et respect mutuel.
Kawada a bien conscience qu’il s’attaque à un sujet, de prime abord, peu attractif. Mais plutôt que de faire comme si de rien n’était, il inclut cette méconnaissance, ce rejet du public, dans son récit. De ce fait, le lecteur ne se sent jamais exclu. Bien au contraire, il est comme la majorité des gens qui ne considère pas ce sport avec l’égard qu’il mérite mais qui finit par se prendre au jeu. Le mangaka met autant de vigueur dans son récit que son héros en met lors de ses phases de combat. On sent bien l’amour qu’il semble avoir pour cette discipline et sa tentative de le partager est pour le moment payante. En se fondant dans le moule du shônen, Kawada parvient à faire passer le sumo comme n’importe quel autre sport, tout en le sublimant. Les scènes de combat gagnent en puissance grâce à son trait agressif et maîtrisé. Le poids et l’impact des coups sont parfaitement rendus, conférant aux affrontements, une pesanteur palpable. Qui aurait cru qu’un manga sur le sumo épouse aussi bien les codes du shônen sportif ?! En tout cas, pas moi… Et franchement, je suis plutôt content de m’être gouré.
Hinomaru Sumo (T. 2 & 3) de Kawada, aux éditions Glénat